GRAINE MAKOKOU : Des difficultés dans la production de la banane

30 janvier 20180
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Malgré la récolte qui a débuté dans l’Ogooué-Ivindo notamment celle du manioc, les coopératives engagées dans le programme graine, connaissent des difficultés de plusieurs ordres dans la production de la banane qui ne représente que la portion congrue.

« La banane nous a déçu » nous a confié Jean Atchatchéba, le président de la coopérative AFO2, l’une des coopératives agricoles qui avait en charge trente (30) hectares à planter dont vingt-cinq (25) en manioc et 5 en banane. Si la récolte du manioc se déroule sans grande difficulté, celle de la banane rencontre des écueils divers.

En effet, le problème majeur de la production de la banane selon le coordonnateur provincial du Programme Graine est la mauvaise adaptation de la semence dans le sol : « nous avons reçu comme semence, des variétés qui venaient du CARBAP qui est un centre de recherche en banane Plantin qui est installé au Cameroun qui nous a fourni deux variétés de bananier que nous avons mis en terre. Ces variétés ont eu du mal à s’adapter aux conditions agro-écologiques de la région parce qu’ici nous avons des sols très acides, saturés et le PH varie entre 5 et 5,8 donc ces semences ont eu du mal à s’adapter à la toxicité des sols, il fallait faire des amendements qui auraient dû coûter très chers pour pouvoir remonter le PH » a expliqué Akoubou Sidoine. Il se pose en plus le problème du retard de croissance des plantes, un problème dû notamment aux conditions climatiques « Le transport entre le Cameroun et ici est tellement rude et que lorsque les plantes sont arrivées, le temps de les mettre en pépinière et de planter, il y a eu des périodes de saisons sèche, un stress hydrique énorme. Les plantes ont eu un retard de croissance et cela s’est ressenti au niveau du rendement  » a renchéri le responsable provincial de Graine.

Aussi s’ajoute la trop lourde mécanisation utilisée lors des opérations d’aménagement de Graine. Selon monsieur Akoubou, « Les travaux du sol qui ont été réalisés avec des engins lourds, ont changé la structure du sol  ». Il y a enfin le problème le plus récurrent dans ce programme, celui du conflit homme/Faune. Avec la destruction des plantations par les animaux plus particulièrement les pachydermes. Ce problème constitue « la première perte de la production sur l’ensemble de la province » à en croire le coordonnateur, « Nous avons perdu en termes de superficie, entre 2016 et décembre 2017, 90hectares de culture. C’est énorme. Sur le plan du rendement nous avons perdu 400 et quelques tonnes de manioc et de banane  ».

Pour régler l’épineuse question du conflit homme/faune, le coordonnateur provincial de Graine estime qu’ « Il faut que l’Etat et les parties prenantes s’asseyent et discutent pour mettre en place des mesure visant à atténuer l’effet de ce conflit. Dans l’Ogooué Ivindo, Nous avons 4 parcs nationaux et une forte présence d’activités forestières. Tout cela a une incidence sur l’habitat de ces animaux qui sortent de leur habitat naturel et viennent vers les centres urbains et ont accès aux lieux de culture ». Le Programme Graine a été initié par le chef de l’Etat gabonais pour assurer à terme l’auto-suffisante alimentaire et minimiser les importations de nourriture. Le gouvernement devrait donc se pencher très rapidement sur ces problèmes pour que l’objectif de Graine soit atteint.

PC

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