Ndougou : La mamelle de l’Ogooué-Maritime

31 août 20170
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Le district de Ndougou dans le département d’Etimboué reste le grenier de Port-Gentil. Mais, les planteurs et les commerçants de banane sont confrontés à d’énormes difficultés (Gabonews) :

Ce district a environ 3000 âmes et, se compose de près d’une quarantaine de villages dont 16 regroupements de villages avec un chef de canton qui réside au village Diambou Kamou, Victoire Ndinga se plaint de la difficulté de circuler à l’intérieur du canton. Ndougou est à 97 km du chef-lieu du département d’Etimboué, Omboué. En grande saison sèche, les automobilistes circulent assez bien, à la tombée des pluies, ils galèrent pour aller d’un village à un autre. « Si tu n’es pas prudent, tu peux abimer ton véhicule en moins d’un an ici » prévient un Chinois, un vieux routier de la zone. Les routes du département d’Etimboué ne sont pas carrossables, le forestier CBG essaie de faire de son mieux. Cette situation entraine les populations à plus emprunter la voie fluviale pour se rendre à Omboué à 1h30 de navigation ou à Port-Gentil pendant 6h.

L’Ogooué-Maritime à l’instar du Gabon, qui est à la recherche, depuis plusieurs années, de stratégies pour une rapide autosuffisance alimentaire, est à pied d’œuvre pour développer son agriculture. Ce qui lui permettrait de réaliser 50% d’économie sur les importations alimentaires, selon le gouvernement et d’atteindre l’autosuffisance pour les aliments de base. La banane et le manioc notamment sont produits régulièrement sur le marché local. Des individus ou des personnes regroupées en coopératives à Ndougou, à travers l’encadrement, la formation, la fourniture d’intrants, de matériels et de financement dans la mesure du possible, la production de semences, attendent l’appui de l’Etat gabonais. « On nous parle du programme Graine, mais on ne voit pas la phase pratique » fulmine le président du Syndicat des coopératives agricoles de Ndougou Guimenou, Maurice Ditsouga. Des hommes et des femmes ont dit non à l’immobilisme, ils ont choisi de cultiver la banane et le manioc. D’autres ont décidé de commercialiser les produits vivriers notamment la banane. « Je viens deux fois par mois pour ravitailler en nourriture que je revends à Port-Gentil » confie Annie. L’absence d’un hangar au petit port de Ndougou est une paire de manche pour ces bras travailleurs dont l’objectif est de s’autonomiser. « Nous soumettons tous ces problèmes rencontrés dans le district à notre hiérarchie » laisse entendre le Sous-préfet, Dioumy Mondah-Moni. Commerçants et autres sont, en effet, exposés aux intempéries : soleil et pluies, par exemple. Nombreux passent la nuit à la belle étoile, « je dors en plein aire » témoigne Agnès une cultivatrice qui a décidé de vendre ses produits.

Le régime de banane peut s’arracher à 7000 frs voire plus à Ndougou. Les revendeurs augmentent le prix afin de récupérer les nombreuses taxes accumulées lors du transport de la voiture à la pirogue à 500 frs. Autour de cette activité génératrice de revenu, les dockers prennent aussi leur part de gain. « Nous sommes les travailleurs de l’or vert, c’est nous qui mettons toutes ces marchandises dans la pirogue » explique fièrement Eric au débarcadère de Ndougou. L’acheminement se fait essentiellement en pirogue, ce qui explique la flambée des prix des produits alimentaires locaux. Il est vrai que depuis la chute des produits pétroliers, les prix ont tendance à baisser. Mais commerçants et consommateurs s’accusent à propos du cout élevé de la vie à Port-Gentil, seconde ville importante du pays. Le même régime de banane en ville principalement Port-Gentil est fixé 12000, 15000 et 17000 frs. Dans les marchés depuis la crise économique déclarée en 2014, les vendeurs se plaignent de ce que les ventes ont aussi chuté. « Je suis là depuis 3 jours, je n’ai eu que 7000 frs parce que j’ai liquidé en tas » raconte Chantal au marché de la Balise. D’autres collègues ont abandonné l’activité, poursuit-elle. L’autonomisation des populations surtout en zones reculées reste un long processus au Gabon où la lutte contre la pauvreté et la précarité se mettent en marche avec le concours des plus hautes autorités. Et, Ndougou peut se targuer d’être la mamelle de l’Ogooué-Maritime.

Danny KOUELE TOLE

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