HERITAGE CULTUREL : L’ONG « Génération Ekang » veut maintenir la langue Fang

12 juin 20180
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« Génération Ekang » compte creuser au plus profond des anciens pour retrouver ce qu’il y a de mieux pour la jeunesse et lui transmettre les savoirs culturels Ekang à l’aide d’une école.

Ouverte en janvier dernier, l’école a pour principal objectif de préserver la langue Fang. . L’ONG Génération Ekang a constaté que le Fang pourrait disparaitre comme plusieurs autres dialectes. Pour qu’une langue existe, il faut qu’elle soit parlée. Une école spécialisée dans la transmission de cet élément culturel est un véritable facteur de conservation.

« Me ne Ewùla na : je m’appelle », « Oküign : le nord », « Awala : l’heure »… expliquait une enseignante face à sa classe. Pour le moment, l’école comprend trois modules. Les élèves sont essentiellement des adultes. L’école n’existe que depuis quelques mois, donc elle n’est pas encore bien connue du grand public.

Au sein de la population, dans les familles, c’est le Français qui domine. C’est la langue officielle, parlée dans les administrations, les écoles et les lieux publics, au détriment des langues locales. Hormis le Fang, les jeunes gabonais ne parviennent pas à s’exprimer dans la langue parentale. Dans la plupart des foyers, c’est la langue héritée de la colonisation qui est utilisée : « On constate que nous sommes en train de perdre beaucoup. Au Gabon tout le monde s’exprime en français alors que nos enfants ne doivent pas être acculturés. Nous sommes en train de perdre nos racines », renchérit Mezui me Nguema Ridge Etienne, le président de l’association.

Il y a une différence entre Fang et EKang selon Venant Debomame, le Coordinateur général : « Le grand foyer Ekang c’est le père, fang est une descendance d’Ekang. Ntumu, okak, minwo, anveigne, ewondo etc sont aussi issus du grand groupe Ekang. Il y a plus de 52 sous-groupes dotés chacun d’un dialecte dérivé d’Ekang ». En dehors du Gabon, l’ONG a ouvert une antenne au Cameroun, en Guinée-Equatoriale, au Congo et en France.

C’est une école qui vise aussi à valoriser la culture africaine dont le pilier principal est la langue. Les dirigeants de Génération Ekang souhaitent que d’autres structures basées sur d’autres langues du pays voient le jour, pour créer une synergie culturelle qui donnerait à la culture gabonaise une place considérable sur la scène africaine, voire mondiale.

GMN

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