Projet cinéma / l’UNESCO permettra à dix jeunes cinéastes africaines de travailler au Japon avec la réalisatrice Naomi Kawase

20 février 20200
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La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, et la cinéaste japonaise Naomi Kawase ont annoncé les noms des dix jeunes lauréates africaines du projet « Résidence cinématographique UNESCO-Nara », en marge de la 13e session du Comité intergouvernemental de la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.

« Il est important, pour le secteur du cinéma, de faire entendre la voix de l’Afrique, de soutenir l’émergence de diverses expressions culturelles, tout en veillant à ce que les femmes, en tant que créatrices, contribuent à un dialogue global nécessaire au service de la paix, de la culture et du développement  », a déclaré Mme Azoulay.

Les dix réalisatrices, originaires de cinq pays (Afrique du Sud, Burkina Faso, Kenya, Nigéria, Sénégal), âgées de 21 à 35 ans, seront en résidence pendant deux semaines - du 29 mars au 12 avril prochains - à Tawara, dans la préfecture de Nara. Elles seront encadrées par Mme Kawase et par la réalisatrice sénégalaise Fatou Kandé Senghor.

Le projet est soutenu par le gouvernement japonais et la Fondation du Japon.
« D’une certaine manière, le fait d’être femme permet d’observer son propre environnement de plus près », souligne Naomi Kawase. « Je crois au fait qu’il y a quelque chose d’universel dans toute expérience individuelle. Mes propres créations s’inspirent de sources intérieures profondes  ».
Les lauréates sont :
• Mayowa Bakare, scénariste et assistante réalisatrice nigériane. « Il n’y a pas assez d’histoires sur les femmes racontées par des femmes », relève-t-elle, avant d’affirmer son intention de « créer un récit différent qui dira autre chose de nous-mêmes  ».

• Okule Dyosopu, réalisatrice de documentaires sud-africaine, fondatrice d’une société de production indépendante. « Les femmes sont le secret le mieux gardé de l’industrie cinématographique, dit-elle. Je suis un symbole du changement que je voudrais voir advenir ».
• Awa Gueye, réalisatrice sénégalaise ayant réalisé cinq films, du documentaire à la fiction. « Aujourd’hui, on attache beaucoup d’importance au paraître ; je veux montrer la beauté autrement, une beauté qui s’ouvre et accepte les autres », explique-t-elle.

• Joan Kiragu, documentariste kényane ayant remporté plusieurs prix. « Cette résidence offre une plateforme internationale pour faire entendre la voix des femmes », dit-elle à propos de son prochain séjour au Japon. « J’agirai comme ambassadrice pour faire avancer notre agenda et créer des histoires qui font la différence ».

• Uren Makut, réalisatrice et productrice nigériane qui a entrepris de créer un centre de formation pour jeunes cinéastes. « Les femmes ont toujours été présentes dans le cinéma mais ont toujours été relégués au second plan », note-t-elle en faisant part de sa conviction que « les femmes sont très créatives et, (qu’) avec un peu d’encouragement, elles sont capables de choses incroyables ».

• Lydia Matata, cinéaste, écrivaine et journaliste kényane. « Le cinéma est une leçon de vie. Je veux avoir la certitude que ce que j’explore dans mon travail de réalisatrice africaine est tout aussi bien et a tout autant d’importance que ce que font mes homologues dans le reste du monde  ».

• Fama Reyanne Sow, réalisatrice et scénariste sénégalaise. « Je veux créer des personnages féminins forts pour que les jeunes du Sénégal puissent avoir des héroïnes à admirer  », confie-t-elle.

• Delphine Yerbanga, réalisatrice et productrice à la télévision publique du Burkina Faso. «  La résidence pour moi sera un processus créatif qui m’apprendra à passer de l’idée de film à un vrai projet de film  », explique-t-elle.

• Thishiwe Ziqubu, réalisatrice et fondatrice d’une société de production en Afrique du Sud. « Je ne veux pas seulement être une cinéaste sud-africaine mais une artiste globale qui sait élargir sa vision du monde pour créer des œuvres qui franchissent les frontières », affirme-t-elle.

• Floriane Zoundi, réalisatrice et scénariste dans une chaîne de télévision du Burkina Faso. « Une réalisatrice est comme un chef d’orchestre, dit-elle. Je veux acquérir d’autres expériences, voir d’autres travailler, écouter et partager ».

Les lauréates élaboreront un projet professionnel et participeront à des « master classes », tournages et débats-discussions. Elles seront ensuite invitées à présenter le travail réalisé au cours de la résidence, lors du prochain Festival international du film de Nara (18-22 septembre 2020).

L’Afrique et les questions d’égalité de genre sont des priorités globales et transversales de l’UNESCO. Un tel projet permet d’apporter des réponses concrètes pour construire les parcours professionnels des femmes dans le cinéma et faire rayonner le cinéma africain.

UNESCO

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