En Politique la relation binaire Politique /Action permet de rendre crédible une gouvernance. Cette crédibilité s’adosse sur le triptyque suivant :

*Les Actions à court terme :Ce sont des actions susceptibles de créer une relation de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Ainsi les politiques sociales, notamment l’amélioration des conditions de vie et de travail, le pouvoir d’achat des ménages, les travaux d’aménagement de l’environnement immédiat des populations, le curage de caniveaux etc... constitueront la pierre angulaire et les prémices de toute réussite politique.

*Les Actions à moyen terme : Ces actions qui permettent d’affermir la confiance des gouvernés envers les gouvernants. Elles relèvent du domaine infrastructurel, en l’occurrence, la mise en œuvre des politiques des transports, de l’électrification, des réseaux d’adduction d’eau, qu’il s’agisse de l’adduction par renforcement ou de l’adduction gravitaire pour impulser l’intensité de l’eau etc..

*Les Actions à long terme :Ce sont des actions qui permettent aux gouvernants d’acquérir la confiance totale des gouvernés malgré certaines récriminations éparses liées à des Sociétés démocratiques. Elles concernent de grands travaux tels, les barrages hydroélectriques, les réseaux autoroutiers, la lutte contre les pollutions, les équipements médicaux de dernière génération, la mise en place des politiques agro-industrielles etc...

Ce triptyque obéit à ce qu’on appelle la politique de Planification opérationnelle ou de pilotage stratégique sur objectifs. Cette Politique doit également répondre à un impératif spatial que je désigne par La Planification spatiale dont les Territoires constituent les potentiels acteurs de développement.

A partir du plan, les gouvernants établissent une vision claire des projets de développement intégré des territoire. La péréquation permettant de corriger les inégalités entre Territoires.

En revanche, si la lisibilité et la visibilité d’une Politique sont négatives, opaques, nulles, il est démocratiquement normal que le pouvoir soit sujet à des contestations ou se heurte à des oppositions légitimes.

Dans le cas spécifique du Gabon, la bérézina à laquelle nous sommes assujettis prouve, à suffisance, l’incapacité, l’incompétence ostensible et la pauvreté managériale d’une Oligarchie argyrocratique préoccupée par la préservation de ses propres intérêts. L’honneur et la volonté d’inscrire positivement son passage dans l’histoire sont jetés à la poubelle.

La déclaration de politique générale, d’une vacuité stupéfiante et ébouriffante, abracadabrantesque, prononcée par Mr Alain Claude Billy-bi-Nzé, annonçait les prémices d’un échec programmé comme je l’avais écrit. Le caractère hystérique lié à la personne et le ridicule charivari politique orchestrés autour de sa nomination ne présageaient aucune issue propice pour sortir le Gabon de la gadoue.

En cinq mois de gouvernance scabreuse, les indices macroéconomiques sont totalement en berne avec un chômage qui évolue de façon exponentielle, un climat social pesant, une nature en colère, une précarité et une pauvreté qui deviennent pathologiques. Un plan de travail obscur, un débit politique truffé de carabistouilles abjectes et une roublardise ignorant totalement l’éthique de la responsabilité.

Il peut cependant, bénéficier des excuses atténuantes d’irresponsabilité. En effet, ces ambitions dévorantes, sa volonté inébranlable de hisser son "Moi" au firmament et probablement, sa détermination à réussir, pouvaient le conduire à mettre ses mains dans le cambouis. C’est un battant, il faut le reconnaître. Mais les vicissitudes historiques et politiques constituent des entraves et des obstacles majeurs pour l’accomplissement efficient de son travail. "Quand les intérêts individuels transcendent le destin collectif, la catastrophe n’est pas loin".

Al.NGUIA BANDA, Dr en Droit,
DEA d’Histoire des Idées politiques,
exilé politique, France.