Ndendé/ l’amidon, un bon filon commercial

31 mars 20230
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Le monde de l’entreprenariat local voit arriver une femme qui refuse de dormir sur sa pension de retraitée. Claudine Maganga Ignambi explore le tissu de la transformation du tubercule de manioc en amidon à Ndendé au sud du Gabon

Dans la commune de Ndendé à environ 75 km de route de Mouila, le chef-lieu de la province de la Ngounié, une femme à la retraite se bat au quotidien pour multiplier ses sources de revenus en attendant de percevoir sa pension.
Claudine Maganga Ignambi a retrouvé le secteur agricole qui a occupé son enfance lorsqu’elle accompagnait ses parents.

Elle a des champs de tubercule et, à côté de la production des baguettes de manioc à la commande, elle a découvert un pan de la transformation dudit produit : l’amidon. « C’est en visionnant une vidéo que ma fille m’avait envoyée que j’ai appris à faire l’amidon  » raconte cette femme battante. Claudine Maganga Ignambi n’achète pas la matière qui est le tubercule de manioc. Le séchage de l’amidon artisanalement peut prendre deux semaines, car l’ordure du manioc doit d’abord bien se dissiper avant la vente après les étapes d’épluchage, nettoyage, de rappe, filtrage.

C’est un processus qui exige un peu d’efforts et de patience.

Elle gagne petit à petit la confiance de sa petite clientèle qui fait insidieusement la promotion du produit. Elle fabrique cet amidon artisanalement. C’est en écoutant Claudine à la radio locale que je suis allée la rencontrer pour me procurer un peu d’amidon, souligne Euphrasie. La qualité du produit fait à Ndendé réussit à convaincre les demandeurs, « je l’ai acheté par deux fois, aucun parfum du manioc » témoigne Junior, un enseignant.

La dame vit sa retraite en refusant de rester les bras croisés, c’est une évidence au regard du dynamisme qu’elle dégage. Dans ses projets, Claudine Maganga Ignambi envisage inonder les pressings des envions de la ville de Ndendé, elle se projette vers Lébamba, la prospection du marché de Mouila trottine dans sa tête.

« Je sais que le marché va s’agrandir » espère-t-elle qui voudrait se faire des opportunités en produisant de l’amidon de qualité. Dès qu’elle avait envoyé les premiers échantillons à sa fille, propriétaire d’un pressing à Libreville, elle avait compris il fallait explorer le marché. Claudine Maganga propose des petits de 500 f, il y a des commandes qui avoisinent 10000 fcfa. « Je me retrouve parfois avec 50000 f » confie celle qui tient à susciter les ménages aussi s’acheter de l’amidon fait par elle.

Cette femme entreprenante cherche à acquérir des moyens afin de mieux organiser son activité, mais augmenter la production. La ville de Ndendé est un véritable carrefour commercial qui n’attend qu’un coup de pouce, c’est par là qu’on rallie Tchibanga, Lébamba, Mbigou, la roue transafricaine y passe.

Le Congo Brazzaville est aussi un fournisseur de manioc, Claudine Maganga Ignambi se débrouille pour une stabilité financière pouvant la conduire à développer son business qui va participer sans nul doute à changer le rythme de l’entreprenariat local.

Danny KOUELE TOLE

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