EXPLOITATION DU SABLE : Entre mutisme et anarchie à Port-Gentil

10 mai 20170
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Des affairistes véreux fragilisent le sol de Port-Gentil. Des carrières de sable s’implantent dans la ville au mépris de la réglementation minière et environnementale(Gabonews) :

L’illégalité prend des racines dans ce domaine qui fragilise le sol et les écosystèmes de la commune de Port-Gentil déjà en proie aux inondations. Le danger guette le chef-lieu de l’Ogooué-Maritime, la façade maritime se fragilise à raison de l’exploitation illicite et à outrance du sable. Depuis des décennies, les carrières d’exploitation de ce minerai se créent à tous les coins de la commune sans que cela n’interpelle les autorités locales. Cette exploitation sauvage du sable n’est pas sans risques. La mairie laisse l’activité fleurir, le département de Bendjè reste sans réagir devant la violation régulière du code minier.

Les lois n°017/2014 du 30 janvier 2015 réglementant le secteur minier au Gabon et la loi n°007/2014 du 1er aout 2014 relative à la protection de l’environnement sont bafouées au quotidien par des gens à la recherche de l’argent. En 2015, le gouvernement prenait un arrêté relevant l’incompatibilité de l’exploitation de matériaux de carrières avec la protection de l’environnement. Pourtant cette décision vise à stopper l’illégalité de l’exploitation de carrières, et surtout les méthodes employées et démontrant au passage l’impact négatif sur les écosystèmes.

L’Ile Mandji est exposée aux nombreuses inondations, l’exploitation abusive des carrières de sable entraine un autre phénomène : les lacs artificiels. Ils constituent des dangers autour des habitations. Des enfants courent le risque de s’y baigner, des familles ont perdu des petits enfants. La ville s’explose à des dangers de submersion. Les opérateurs installés autour de Port-Gentil ne sont pas forcément détenteurs de permis d’exploitation. Le ministre Rufin Moussavou au cours d’une consultation publique en juillet 2015 à Port-Gentil avait appuyé sur l’accélérateur et, démontrant qu’il n’y avait qu’une seule entreprise, Nuez et Fils, qui opérait légalement. Rappelant par là même que les collectivités locales ‘’mairie et Conseil départemental’’ n’étaient pas habilitées à délivrer des autorités d’exploitation de sable sur l’ensemble du territoire gabonais.

Côm Ndjokounda de la brigade environnementale a, plusieurs fois, attiré l’attention sur les conséquences de l’exploitation abusive et illégale du sable, les intéressés font leur guise. L’urgent est de protéger Port-Gentil contre ceux qui ont développé leur business mal maitrisé dans le noir. Le gouvernement gabonais, en novembre dernier, renouvelait l’interdiction d’exploitation des minéraux dans les zones estimées à risque dont Port-Gentil. La commune fera face à un énorme danger si les pouvoirs publics ne trouvent pas des mesures pour décourager ces derniers.

Danny KOUELE TOLE

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