A qui profite la situation précaire des footballeurs ?

13 octobre 20150
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Si la question mérite d’être posée à l’orée du début de la nouvelle saison sportive qui devra démarrer le 14 novembre prochain, elle vaut son pesant d’or car trois ans après la professionnalisation du championnat national de football de première division, être footballeur au Gabon nécessite d’énormes sacrifices.

« C’est difficile pour moi de joindre les deux bouts. Entre ma fiancée enceinte et les arriérés de salaire que mes employeurs trainent depuis 3 ans déjà, je me demande jusqu’à quel point je pourrais encore tenir face à cette situation et continuer à respecter les exigences contractuelles », nous a confié un joueur. Pourtant, lors du lancement de la nouvelle configuration du championnat national décrété professionnel après la CAN 2012, le gouvernement gabonais a, semble-t-il, mobilisé des moyens conséquent pour permettre aux Clubs de financer le transport, l’hébergement, la restauration et la paye des acteurs qui s’élevaient à un salaire minimum de 400 000fcfa pour chaque joueur.

Malgré l’effort consenti par l’État, (qui souvent décaisse l’argent tardivement et par tranches inégales) à travers cette manne financière, les clubs ne paient pas les joueurs et cumulent des arriérés de salaires, primes à la signature et des matchs depuis deux ans laissant dans le désespoir beaucoup de footballeurs.

L’Association Nationale des Footballeurs Professionnels du Gabon(ANFPG), principal syndicat qui réunit plus de 150 joueurs issus des équipes de première et deuxième division du Gabon (Nationaux et expatriés confondus) a fait le constat selon lequel parmi les clubs qui participent au national foot, il y a de bons et de mauvais élèves. « Il y a des clubs qui ne connaissent pas de problème sur ce plan et c’est l’occasion pour moi de les féliciter et il y’en a d’autres qui brillent par un manque de sérieux. Vous imaginez un employé qui traine trois saisons d’arriéré de paiement, comment fait-il pour vivre ? » s’interroge Paul Kessany, porte-parole de cette association.

« Nous avons contacté la Fegafoot et la Linaf sur le plan national, et avons déposé une plainte collective de plus de 50 joueurs et à ce jour rien ne bouge » ajoute t-il. Pour faire avancer les choses suite au silence de ces représentations locales, « nous avons adressé par le biais de la FIFPRO à la FIFA près de la chambre de litige des joueurs une plainte pour défaut de paiement. »

Comme réponses pour une solution pérenne, l’Association Nationale des Footballeurs du Gabon(ANFPG) et son état-major, préconise qu’une chambre de litige soit mise en place par la Fédération Gabonaise de Football, comme stipulé dans le statut du transfert du joueur FIFA et recommandé à toutes les association affiliées. Ensuite, l’association souhaite interpeller l’opinion contre des irrégularités telle que l’absence de visites médicales avant qualification de certains joueurs, l’absence de sécurité sociale et assurance couvrant les accidents liés à la pratique du football. « Sachons que ces jeunes risquent leurs vies sur les terrains chaque week-end et qu’ils participent au redressement du niveau du football dans notre pays » a-t-il renchéri.

Mikel Doussengui

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