VIOLENCE/"Open-taillam", une technique de vol très répandue à Libreville

9 octobre 20180
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Les braqueurs imposent leur lois dans les rues de Libreville. Il devient quasi-impossible de circuler de jour comme de nuit, sans risque d’être agressé. Les arracheurs de sacs et de téléphones portables sont placés à chaque coin de rues.

De Mont-bouet au Pk12, en passant par Nkembo, Nzeng-ayong ou par Awendje, Malaba, Melen, pour ne citer que ces lieux, les pratiques sont similaires. En outre, les principales victimes sont des riverains au volant de leur véhicule, les passagers à bord des taxis, et les piétons. Des sacs et leur contenu volés, des téléphones arrachés, la pratique, "Open taillam" ,qui signifie ouvrir, prendre et courir, est un mode opératoire que ces agresseurs âgés de 15 à 25 ans ou plus, appliquent 24h/24.

Après avoir étudié chaque coin et recoin de leur champ d’action, ces jeunes malfaiteurs attendent heures de pointe et embouteillages pour passer à l’action. À l’ENA, par exemple, chaque fois qu’il y a un bouchon, ces délinquants sillonnent les rues et ciblent les voitures aux vitres baissées. Un téléphone ou sac exposé, ils n’hésitent pas à bondir avec une rapidité déconcertante ; une fois le sac ou le téléphone saisi, ils courent dans la barrière de l’ENA et se faufilent à une vitesse lumière derrière les bâtiments.

La police ne dissuade plus. Au rond-point du Pk12, lieu très fréquenté par les bandits, un des agresseurs a été arrêté par trois policiers après avoir arraché le sac d’une dame il y’a quelques jours. Malheureusement, ces trois agents, munis de leurs sifflets comme seule arme, ont vu le reste des bandits du Pk12 les envahir dans le but de libérer le braqueur qu’ils avaient arrêté. Après avoir subit des menaces et des violences physiques au cours de la bagarre engagée, les policiers avaient failli à ce combat.

Les populations vivent dans une peur chronique et collective provoquée par cette menace permanente. Du braquage aux meurtres en passant par les viols, les riverains demeurent dans une psychose sans précédent, sous l’œil des forces de l’ordre, dont l’impuissance est désormais avérée.

Naty Abogho

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