BURKINA-FASO : Présidentielle sous haute tension ?

21 novembre 20200
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Le 22 novembre, les Burkinabè se rendront dans les différents bureaux de vote pour élire le prochain président. Majorité et opposition se livrent une bataille pour s’assurer le vote du peuple dans un contexte particulier rythmé par la pandémie du Covid_19 et surtout, une sécurité précaire.

Le scrutin du 22 novembre 2020 au Burkina Faso met en lice le président actuel Roch Marc Christian Kaboré en poste depuis 2015 à douze candidats. De ce groupe ; il en ressort toutefois des cadors tels que Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition et candidat malheureux de la dernière élection, et Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti de l’ancien président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir après une insurrection populaire en octobre 2014.

Les différents meetings à travers le pays ont quelque peu émaillé la sécurité sanitaire surtout qu’en cette période très délicate de Covid-19. Mais le sujet brulant sur toutes les lèvres est bien entendu la situation sécuritaire. Depuis cinq ans environ, le nord et l’est du pays sont en proie à une recrudescence d’attaques djihadistes.

Le 11 novembre, la campagne a été suspendue suite à une attaque perpétrée par des groupes occasionnant la mort de quatorze soldats. Et quelques jours auparavant, un député a également été pris pour cible dans une autre attaque causant la mort de son chauffeur.

Cette sécurité extrêmement fragile ne suscitera pas un engouement auprès des populations car ces exactions ont causé près de 1200 morts et un million de déplacés fuyant les régions envahies par les djihadistes. Autre fait marquant et pas des moindres, la modification du Code électoral ordonnant la validation des votes dans certains bureaux dont l’accès est prohibé revient à exclure le corps électoral des dits bureaux, mais remet en question la légitimité du scrutin. Autant dire que cette élection ne garantit aucune transparence et l’on s’attend à des recours des candidats malheureux pour contester les prochains résultats et énoncer les manquements ayant occasionné ces contestations.

A moins d’un énième rebondissement, ce scrutin semble pouvoir se tenir malgré ce contexte. Le président sortant espère briguer un second mandat bien que le bilan du premier soit accablant, les candidats de l’opposition voudront le coiffer sur le poteau et apporter le changement que les populations espèrent. Les urnes livreront leur verdict et décidera qui de Roch Marc Christian Kaboré ou l’un des douze opposants siègera pour la destinée du Burkina Faso.

Freid KOUMBA

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