La première lecture de ce dernier dimanche du Temps Ordinaire marquant aussi la solennité du Christ Roi de l’Univers met en exergue le berger ou mieux, le rôle du bon berger.
Je voudrais faire une petite analyse sociocritique de ce texte, en lien avec l’exercice du pouvoir de nos jours.

La lecture de ce texte trace, selon moi, la feuille de route du berger vis-à-vis de ses brebis. Le berger ici qui est Dieu peut aussi être le Pape, l’Evêque, le Curé, le Président de la République, le père de famille ou toute autre personne placée à la tête d’un groupe d’individus. Et les brebis seraient les gouvernés, les fidèles chrétiens, les enfants et autres.
De cette prose du prophète Ezékiel, il faudrait retenir trois principales qualités d’un bon berger.

Premièrement, il doit être attentionné et impliqué dans la conduite du troupeau placé sous son autorité en s’occupant personnellement de chaque brebis. Est-ce ce qui se passe de nos jours ? Chaque citoyen, chaque fidèle chrétien bénéficie-t-il d’une attention particulière ? Les "bergers" sont-ils réellement attentionnés ?

Ensuite, le bon berger doit être juste. Ici, la justice s’entend par la capacité de traiter correctement ses brebis en leur pourvoyant ce dont ils ont besoin. Le besoin premier étant d’abord et avant tout la santé de l’âme et du corps. Est-ce visible dans notre pays, nos paroisses et nos familles ? Les bergers ne montrent-ils pas trop leurs préférences pour certains au détriment des autres ?

Enfin, le bon berger est rassembleur. Oui, un responsable doit aller à la recherche de la brebis égarée. Est-ce réel de nos jours lorsque les responsables sont les premiers à rejeter ceux et celles qui ne brillent pas par les courbettes et le culte de la personnalité ? Tous les citoyens se reconnaissent-ils dans l’action de l’Etat ? Tous les paroissiens se retrouvent-ils autour de leur curé ? Tous les enfants sont-ils autour du père ou de leur mère ?

Puisse le Berger par excellence, Nti Yesu, donner la force et l’humilité nécessaires à chaque berger pour être attentionné, juste et rassembleur !

Bertin Wilfried MEBA,
Chrétien catholique engagé.