"Ta mort ressemblera à ta vie" : L’hommage d’un énarque à Issoze-Ngondet

27 juin 20200
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"Cher papa, cher aîné Distingué Emmanuel ISSOZET NGONDET, sur le seuil de sa Maison, Notre Père t’attend". Ces mots sont ceux d’un ancien énarque qui rend hommage à l’ancien Premier ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet, décédé le 11 juin dernier à Libreville, lui aussi un ancien énarque. Bertin Wilfried MEBA fait couler l’encre de sa plume pour dire Adieu, à celui qu’il appelle cher papa, cher aîné distingué

Dans ma culture Fang, j’entends depuis mon jeune âge que "chacun fait sa mort" ; autrement dit, la mort de chacun est le reflet de ce qu’aura été sa vie. Il y a des personnes, pourtant très riches et ayant eu tous les honneurs possibles de leur vivant qui s’en vont souvent dans l’indifférence absolue. De l’autre côté, il y en a aussi, riches et même des démunis mais qui sont toujours accompagnés avec dignité et honneur, mobilisant du monde.

Je voudrais parler des disparitions d’hommes politiques. En fait, comme d’autres personnes avant moi, je suis heureux et fier de saluer la mémoire de l’ancien Premier ministre, Monsieur Emmanuel ISSOZET NGONDET, par ailleurs Enarque comme moi.

Depuis l’annonce du décès de ce compatriote, j’ai fait un constat via les réseaux sociaux et autres médias. Tout le monde s’accorde à dire que le Gabon vient de perdre un digne fils mais surtout un humain, au sens propre du terme. C’est assez particulier dans le contexte actuel... Mais c’est vraiment la preuve que chacun prépare sa mort. Tous les hommes sont des pécheurs ; donc, Emmanuel ISSOZET NGONDET était un pécheur. Toutefois, il aura essayé de vivre en harmonie avec le prochain ; ce qui justifie cette mobilisation nationale.

Ces dix dernières années, le Gabon a perdu d’illustres personnalités politiques. Mais toutes n’ont pas eu droit aux mêmes hommages. J’ai, par exemple en mémoire les obsèques grandioses des compatriotes André MBA OBAME, Pierre MAMBOUNDOU, Pierre Claver ZENG EBOME. En dépit des positions politiques de ces derniers et celles du Premier ministre, ISSOZET NGONDET, les Gabonais se sont mobilisés pour leur dire adieu de la plus belle des manières.

Que pouvons-nous retenir, en définitive ? Humblement, je crois, que l’on peut occuper de hautes fonctions, avoir beaucoup de richesses, d’ailleurs éphémères tout en restant humain, juste et respectueux de la vie, don sacré de Dieu. Je crois que l’on peut également se repentir sincèrement avant l’arrivée de "Awou", cette méchante qui nous sépare les uns des autres.

Monsieur Emmanuel ISSOZET NGONDET n’a pas fait que du bien durant son séjour de 59 ans sur terre. Cependant, les témoignages concordants de la majorité de ceux qui ont brisé le silence après l’annonce de son départ pour la Maison du Père démontrent que l’homme que nous pleurons aujourd’hui aura essayé de vivre humainement et dignement. C’est d’ailleurs avec dignité qu’il avait décliner sa "nomination" en qualité de Médiateur de la République dans un pays où certains sont prêts à tout pour avoir un titre...

Pour finir, que l’on soit croyant ou athée, la mort frappe tout le monde. Les riches, les pauvres, les bons et les mauvais : tous meurent. Il revient alors à chacun de préparer ses obsèques tous les jours en aimant le prochain.

Aimer le prochain, ce ne pas tout amasser en dépouillant les autres.
Aimer le prochain, c’est le respecter.
Aimer le prochain, c’est travailler pour le bien de tous.
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Cher papa, cher aîné Distingué Emmanuel ISSOZET NGONDET, sur le seuil de sa Maison, Notre Père t’attend.

Bertin Wilfried MEBA.

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