EPI/GABON : Hommage à Fulbert Mayombo qui s’en est allé

26 septembre 20180
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Diplômé en Géosciences Politiques à l’Université Omar Bongo et observateur de la vie politique de son pays,D.R. Moungala Mouboungou ,dans un texte historique et profond,rend hommage à Fulbert Mayombo Mbendjangoye , Président fondateur du parti politique Énergie du Peuple Indépendant (E.P.I.) qui s’est éteint, de suite d’une maladie.

C’est en fin de journée du mercredi 19 septembre 2018, alors que le soleil était à son firmament que la nouvelle s’est abattue comme un couperet sur la famille politique du Gabon : MAYOMBO MBENDJANGOYE Fulbert, Président fondateur du parti politique Énergie du Peuple Indépendant (E.P.I.), s’est éteint, de suite d’une maladie.

Très vite la panique gagne sa famille biologique et politique. Les Gabonaises et Gabonais de la diaspora sont en émoi. Au moment ou la nouvelle s’est rependue, plusieurs personnes ont couru à son domicile du charbonnage, comme pour s’assurer de l’inverse. Mais hélas, l’infatigable a tiré sa révérence à l’âge de 58 ans. L’homme à la voix chaude au timbre brûlé n’est plus.

Depuis lors, à pas lents, une silhouette imposante s’éloigne, faisant place à un parfum de combat pour le Gabon. Les personnalités politiques, parents, amis et connaissance se relais à la maison mortuaire pour témoigner de leur compassion.
Convoqué la condition humaine de Fulbert Mayombo Mbendjangoye, c’est comme ouvrir un livre d’histoire du Gabon. C’est replonger au cœur de ce qui était Mitoungou, petit village dans le regroupement des villages Dienga, dans le département de la Lombo Bouenguidi. C’est là que Mayimmasse, de son petit nom, est né, le 14 mai 1960 par le hasard de l’affection de Mbendjangoye B. pour Fouala Christine ,95 jours avant que l’indépendance du Gabon ne soit déclarée.

Le Président de l’Énergie du Peuple Indépendant a marqué son époque d’une pierre indélébile. Enseignant de formation, cet homme inclassable à cause de l’intelligence de ses mots, la maitrise parfaite de sa culture et la noblesse de ses idéaux, débute véritablement son combat politique en 1990 par son adhésion au Parti Gabonais du Progrès (P.G.P.) de Maître Louis Agondjo Okawe. Membre du bureau communal de ce parti, il s’est vertement investi pour la préparation de l’élection présidentielle de 1993. Les nombreuses irrégularités observées lors de ce scrutin le conduira à revendiquer aux côtés de ses pairs, ce qu’ils estimaient être la victoire de l’opposition.

Malheureusement, cette revendication spasmodique n’aura d’issue que l’oreille inaudible des tenants du pouvoir assortie d’une répression sans précédent.

En 1996, pour des raisons d’incompréhension lors des investitures aux élections législatives, Fulbert Mayombo Mbendjangoye quitte le Parti Gabonais du Progrès et craie sa propre formation politique (Énergie du Peuple Indépendant) la même année. L’engagement politique de son parti connaitra un tournant décisif en 2001 avec sa première grande expérience politique en participant aux élections locales en tant que parti non légalisé. En réalité, au terme de la loi, il devrait l’être parce que remplissant toutes les conditions. Au final, l’E.P.I engrange plusieurs élus locaux et devient la troisième force politique dans l’Ogooué Maritime.

Entre autre, le Président de l’Énergie du Peuple Indépendant a au nom du parti, participé et présidé plusieurs mouvements politique en l’occurrence ; l’Union des forces du changement (UFC) ; l’Union des Forces pour l’Alternance (UFA) et la Coalition pour la nouvelle République autour de Jean Ping.

En 2015, il est l’une des rares personnalités politique ainsi que son parti à croire à la candidature de Jean Ping à l’élection présidentielle de 2016, et se lance donc avec le candidat prononcé à la rencontre du Gabon Profond. Sa loyauté et son inconditionnel soutient à ce dernier ne l’on pas épargné de l’attaque qu’a subi le quartier général de campagne du Président PING au soir du 31 août 2016.

On se souviendra de Fulbert Mayombo Mbendjangoye pour sa constance politique, pour sa fidélité et son engagement dans les luttes nationales. Le positionnement d’E.P.I. comme parti de gauche a permis à son leader de s’investir dans la promotion des idéaux progressistes et d’égalité. La critique de l’ordre social établi par une caste de personne au Gabon et le souci d’une plus grande justice sociale était aussi l’autre manche de son combat politique. Dans ce combat, il n’a cessé d’œuvrer pour que tous aspirent à la construction d’une société libre et solidaire.

Malheureusement, comme Jules-Aristide Bourdes-Ogouliguende, Pièrre Amoughe Mba, et bien d’autres, le Président de l’Énergie du Peuple Indépendant laisse un travail inachevé. A ceux qui reste, l’heure n’est pas à la lamentation car comme le disait Camus « Le héros est celui qui fait non ce qu’il veut mais ce qu’il peut  ».

A son épouse et ses treize enfants, votre douleur est celle de tous. C’est la douleur du Gabon qui impuissamment regarde partir un de ses vaillants, un de ceux qui n’ont jamais arrêté de croire en lui. Comme le déclarait Mirabeau en Juin 1790 lors de l’éloge funèbre à Benjamin Franklin, « Assez longtemps les cabinets politiques ont notifié la mort de ceux qui ne furent grands que dans leur éloge funèbre ; assez longtemps l’étiquette des cours a proclamé des deuils hypocrites : les nations ne doivent porter que le deuil de leurs bienfaiteurs ; les représentants des nations ne doivent recommander à leurs hommages que les héros de l’humanité ». Comme quoi, les grands hommes ne meurent pas. Ils vivent à travers leurs œuvres.

D.R. MOUNGALA MOUBOUNGOU par Martial TSONGA MBICKA

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