Littérature gabonaise : ’’Elie Elisabethe’’ a cessé d’écrire

28 décembre 20180
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L’auteur du recueil de nouvelles ‘’La chute du Padouk’’, Elie Elisabethe s’est éteint. L’enseignant-écrivain a lutté contre la maladie. De sa plume, il a su faire voyager ses lecteurs. Il a surtout alimenté les débats par ses œuvres livresques. La littérature perd l’un de ses animateurs

Afin de rendre hommage à ses géniteurs, Ernest Nziengui prit leurs prénoms pour en faire un nom d’artiste. C’est par Elie Elisabethe qu’il signait ses œuvres littéraires. En 2011, il publia sa 1ère œuvre, ‘’La Chute du Padouk’’, une essence forestière que l’on retrouve dans son pays, le Gabon.

Ernest Nziengui va enrichir la littérature africaine notamment celle de son pays natal. Avant son départ pour l’Orient éternel, cet écrivain hors normes dont les œuvres n’ont cessé de surprendre, a inspiré les passionnés de délicieuses lectures. Elie Elisabethe, enseignant de littérature, a partagé son talent autour de lui. ‘’Et à ce sujet, le partage dans l’humilité et son rire pédagogique ont attiré à lui plus de monde et de lecteurs que certains écrivains de sa génération’’ témoigne Benicien Bouschedy, le poète de Malinga.

Attaché au célèbre Carrefour de jeunes, le quartier qui l’a vu courir pendant son enfance à Mouila, avait conduit Elie Elisabethe à coucher des mots décrivant ce coin de la capitale de la Ngounié. Là aussi, c’était un hommage de sa part. Le 25 décembre dernier en milieu de soirée, son décès a coupé la joie à bien des proches. ‘’J’ai la gorge nouée’’ écrit Thierry Mambana, un autre inconditionnel de littérature. Je suis terrassée, n’hésite pas de laisser entendre Edna Apinda, la promotrice de Port-Gentil Escale Littéraire qui l’attendait les 1er et 2 février 2019 pour la modération des débats de l’évènement comme il savait le faire. ‘’Monsieur est parti avec ses jeux de mots’’ regrette Glenn Koumba, un ancien élève.

Elie Elisabethe a réussi avec ses modestes moyens à publier plus d’une dizaine d’œuvres. Sa plume savait faire couler l’encre parfois même en terme de pamphlets. Des titres tels que Mourou Kari, A la Médecine, Sous la très haute inspiration ou encore Didiiiii en témoignent selon le lecteur ayant y séjourné. ‘’Les mots vont me manquer pour décrire ce sympathique auteur dont la plume narrative savait avec une simplicité épatante saisir la vie de son terroir’’ résume pour sa part, l’écrivain Bonaventure Kassa Mihindou. Parmi les orphelins, l’on compte ses derniers élèves du Collège-Lycée André Raponda Walker de Port-Gentil. En mai dernier, Elie Elisabethe sort ‘’La Confession d’une veuve noire : Mon mari est mort enfin je suis libre’’, sa dernière œuvre qui éclabousse la gente féminine. Ernest Nziengui cesse à jamais d’écrire à 44 ans.

Danny KOUELE TOLE

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