Le commerce, un combat pour les gabonaises

8 novembre 20140
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Poussées par l’envie de survivre, faire vivre leurs familles et être indépendantes financièrement, plusieurs gabonaises se sont lancées dans le commerce : celui de la vente des fruits et légumes dans les différents marchés de la capitale. Mais comment expliquer que des années plus tard certaines se trouvent toujours à la case départ malgré les efforts consentis dans cette activité.

Difficile d’être une commerçante gabonaise car « la gabonaise souffre dans son propre pays ». C’est par cette phrase que Natasha, commerçante au marché de la Peyrie, et les commerçantes gabonaises, en l’occurrence celles du marché Mont-Bouet et de la Peyrie lancent aux autorités concernées, un cri de détresse. Elles estiment être toujours réduites à vendre des produits à petit coup comme la tomate pour 200fcfa, le persil pour 100fcfa ou encore la carotte pour 200fcfa, pendant que les commerçantes d’origines différentes évoluent et agrandissent dans leurs activités.

Pour ces femmes il y a plusieurs obstacles qui les empêchent de prospérer
En effet, elles éprouvent la difficulté de bien s’approvisionner, en ce sens que les marchandises reviennent de l’extérieur du pays. Les commerçantes expatriées ont alors l’exclusivité concernant le choix des produits qui arrivent et nos compatriotes, en sont réduites à prendre les restes des produits, qui souvent sont prêts à jeter et doivent obligatoirement être vendu dans les jours qui suivent. « Nous jetons cette marchandise pourrie et c’est une perte énorme que nous enregistrons, un gros trou dans notre investissement », affirme une commerçante du marché de la Peyrie.
Par ailleurs, le rapprochement et la proximité parfois trop "étroits" de la famille empêche dans certains cas de faire des économies avec tous les problèmes qu’elles rencontrent. Il faut à chaque fois, sortir de l’argent sans toutefois en faire entrer beaucoup. « Une seule personne a la charge de 6 ou 7 personnes et il nous est impossible de faire des économies, car lorsque l’enfant est malade nous devons nous en occuper » affirme une autre.

En outre, la solidarité entre commerçantes gabonaises n’est pas effective, dans la mesure où, chacune d’entre elles pensent évoluer individuellement dans son coin et se cantonner à sa zone de confort. Contrairement aux autres communautés, nos compatriotes qui sont dans ce secteur d’activité, ne fonctionnent pas avec le système des tontines et associations qui leur permettraient d’avancer et de faire fructifier leur commerce. « Ici, on s’amuse encore avec cette pratique qui rend les autres riches. Nous ne sommes pas douées dans cette pratique et on trouve toujours une raison pour ne pas payer celle qui nous prête » nous confie cette autre vendeuse.

Les choses semblent évoluer tout de même comme nous l’affirme de façon unanime ces commerçantes. La tendance est à la prise de conscience et elles sollicitent une faveur des propriétaires des différents box. Privilégier les gabonaises est leur souhait afin que « nous soyons respectées et pour que l’on participe nous aussi, au développement de notre pays ».

Photo : DR

Helga OBIANG

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