GABON : L’Union Nationale communique sur la gestion de la Covid-19

30 septembre 20200
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L’article 6 nouveau de la loi N° 003/2020 du 11 mai 2020 fixant les mesures de prévention, de lutte et de riposte contre les catastrophes sanitaires, modifiée par l’ordonnance N° 07/PR/2020 du 14 août 2020 dispose que : "Les mesures autorisées à l’article 3 ci-dessus sont applicables pendant une durée de quarante-cinq jours. La prorogation de la durée de ces mesures au-delà de quarante-cinq jours est autorisée par une loi sur la base d’un rapport circonstancié du Ministre de la Santé."

Le délai de 45 jours qui avait été prorogé le 14 août 2020 par l’ordonnance N° 008/PR/2020 est arrivé à son terme le lundi 28 septembre 2020 (on pourrait aller jusqu’au 04 octobre, si par extraordinaire on voulait prendre comme point de départ la date de publication au journal officiel). Ce mardi 29 septembre 2020, aucun projet de loi portant prorogation de la durée des mesures pour une nouvelle période de 45 jours n’ayant été adopté par le Conseil des Ministres pour être présenté au vote du Parlement, l’Union Nationale prend acte de ce que, par ce fait, le Gouvernement montre qu’il a renoncé à reconduire les mesures de prévention, de lutte et de riposte contre la Covid-19.

Plus de six mois après le premier cas de Covid-19 au Gabon, le 12 mars 2020, la situation épidémiologique de notre pays se présentait ainsi qu’il suit :

Un total de 8.752 cas testés positifs pour 168.645 tests réalisés, soit un taux de positivité de 5,19% ;
Le nombre de cas guéris est de 7955, soit un taux de guérison de 90,89% ;
Le nombre de personnes décédées est de 54, soit un taux de létalité de 0,62%.

Au cours du mois de septembre, on dénombre 1 personne décédée et 219 cas positifs pour un total de 50.250 tests réalisés, soit un taux de positivité de 0,44% et en moyenne 8 nouveaux cas positifs par jour.

Au regard des faits, ci-dessus exposés, l’Union Nationale s’incline devant la mémoire des 54 personnes décédées et présente à leurs familles ses plus sincères condoléances. Elle rend hommage au personnel soignant pour son engagement aux côtés des malades et de leurs familles. Elle salue chaleureusement le courage et le patriotisme de l’ensemble des compatriotes pour leur comportement exemplaire au cours de cette période particulière dans l’histoire de notre pays. Ses salutations chaleureuses sont aussi adressées aux éléments des forces de défense et de sécurité, pour leur professionnalisme au cours des 6 mois de couvre-feu qui se sont ainsi achevés.

Bien que les dispositions de la loi fixant les mesures de prévention, de lutte et de riposte contre les catastrophes sanitaires ne soient plus applicables, et que la présence du Virus est désormais très faible, l’Union Nationale invite la population à maintenir un niveau élevé de vigilance et de responsabilité, notamment en continuant à respecter les mesures barrières que sont : (1) le port du masque, (2) le lavage des mains et (3) la distanciation physique.

À l’endroit du Gouvernement, l’Union Nation demande de renforcer le contrôle aux frontières aériennes et terrestres, particulièrement tout ce qui provient des pays à risque. Pour cela, elle l’exhorte à faire procéder à la mise en quatorzaine et au test-Covid systématiques de tous les passagers en provenance d’Europe.

Pour l’Union Nationale, la décision du Gouvernement de ne pas proroger les mesures de prévention, de lutte et de riposte contre les catastrophes sanitaires qui avaient cours a pour conséquence de lever toutes les mesures de privation des libertés en application jusqu’au 28 septembre 2020. Il s’agit notamment : (1) du Couvre-feu sur l’ensemble du territoire de 20h à 06h ; (2) de l’interdiction des regroupements de plus de 10 personnes ; (3) de la fermeture des lieux de culte ; (4) de la fermeture des restaurants, bars et plages, discothèques et autres lieux touristiques.

Les Gabonais pourraient ainsi, en toute liberté et en responsabilité, reprendre une vie et une activité économique et sociale normales sur toute l’étendue du territoire. Les établissements scolaires des secteurs publics et privés organiseraient eux, sereinement, leur rentrée scolaire et, tout aussi sereinement, la dérouleraient.

En l’absence de loi et dès lors que la situation épidémiologique du pays ne le justifie plus, l’Union Nationale met le Gouvernement devant ses responsabilités pour préserver les libertés publiques et aussi la santé économique et sociale du pays qui se trouvent grandement éprouvées en raison des mesures drastiques qui ne s’expliquent plus aujourd’hui. Faire le contraire en maintenant au-delà du 04 octobre 2020 ce même train de mesures serait suspect et n’aurait plus rien à voir avec l’état d’urgence sanitaire, mais plutôt un autre état d’urgence que l’on n’ose pas nommer. Ce serait inacceptable en l’état actuel de la situation générale du pays.

Le Président de l’Union Nationale,
Zacharie MYBOTO

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