GABON : Nzouba-Ndama farouchement opposé à la dépénalisation de l’homosexualité

8 juillet 20200
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Dépénalisation de l’homosexualité. Le sujet fâche et divise les classes socio-politiques gabonaises depuis quelques semaines déjà. Guy Nzouba, président du parti Les Démocrates l’a fait savoir lors de sa déclaration du mardi 7 juillet 2020 à Libreville.

Il ne se passe plus un jour sans que l’on en parle. Le sujet sur la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon alimente les débats. Il fait couler beaucoup d’encre et de salive, tant dans la classe sociale que politique. Le Président de Les Démocrates, Guy Nzouba-Ndama s’est invité au débat comme bien d’autres avant lui. L’ancien président de l’Assemblée nationale a dit son indignation face à ce qu’il qualifie d’absurde et s’interroge d’ailleurs. « Pourquoi et comment est-on arrivé là ? Quelle urgence, en cette période de guerre déclarée contre le coronavirus, a pu pousser le Gouvernement à pareille initiative qui de fait viole la trêve, divise le pays et fragilise un peu plus la cohésion nationale ? Quelle urgence a pu contraindre le Gouvernement pour qu’il dépénalise le phénomène homosexuel après l’avoir librement pénalisé il y a 18 mois environ ? Quoiqu’il en dise, cette décision est reçue dans l’opinion comme un revirement absurde et incompréhensible ».

Le Président de Les Démocrates rappelle tout de même que de mémoire, les Gabonaises et les Gabonais ne se souviennent pas de scènes de lynchage encore moins de lapidation ou de meurtre commis sur des individus homosexuels. Lesquels lynchage et lapidation pourraient alors être compris comme une forme de justice populaire haineuse et à caractère discriminatoire à l’égard de cette tendance sexuelle ; au demeurant minoritaire dans notre pays

Parlant des valeurs traditionnelles, l’ancien président de l’Assemblée nationale dit avoir souvent eu l’occasion de sillonner le Gabon profond dans l’exercice de ses fonctions antérieures. Au cours de cette expérience immersive, il n’a trouvé aucun village, aucune tribu du Gabon qui encourage l’homosexualité. Ni dans l’Estuaire, ni dans le Haut- Ogooué, le Moyen- Ogooué, la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué- Ivindo, l’Ogooué- Lolo, l’Ogooué- Maritime. Encore moins dans le Woleu- Ntem, terre de procréation par excellence et d’éloge au mariage coutumier viscéralement hétérosexuel. « Pour tout dire, le Gabon profond considère l’homosexualité comme une pratique contre-nature, doublée d’un caractère abominable voire ignoble et pervers. Nos coutumes sont nos coutumes. Nos traditions sont les nôtres et non celles des autres. Nous les assumons et gagnerons toutefois à les assumer comme les autres protègent et assument les leurs. Car ce sont ces valeurs qui structurent notre personne et constituent le fondement de notre être Bantu  » affirme-t-il.

Le président Nzouba-Ndama, poursuivant ses propos, rappelle à des fins utiles que par-delà les us et coutumes, une frange importante de la population gabonaise est attachée au christianisme et l’autre à l’Islam. Ces deux grandes religions monothéistes, poursuit-il, n’approuvent pas non plus l’homosexualité.

Il importe pour le leader du parti politique Les Démocrates, de rappeler que les valeurs traditionnelles que les membres de sa formation politique et lui défendent à travers leur opposition à la dépénalisation de l’homosexualité, sont celles clairement protégées par la Loi fondamentale dans son préambule, notamment l’alinéa 3 qui dispose : « (Le peuple…) Proclame solennellement son attachement à ses valeurs sociales profondes et traditionnelles, à son patrimoine culturel, matériel et spirituel » soutient-il.

Les débats sur cette loi relative à la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon sont loin de trouver leur dénouement.

Martial TSONGA

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