La chute des leaders. Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Guy Nzouba Ndama, Chantal Myboto, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, René Ndémézo, Annie Léa Meyé, Michel Menga, Léon Paul Ngoulakia et bien d’autres opposants ont passé un week-end électoral abominable. Si certains sont qualifiés pour le second tour, d’autres n’ont pas pu franchir la première étape. S’attendant à une débâcle du Parti Démocratique Gabonais, suite au contexte héritée de la dernière présidentielle au Gabon, la majorité de l’opposition radicale avait jugé les élections actuelles propices. L’Assemblée nationale pouvait tomber entre leurs mains et ils pouvaient renverser enfin le pouvoir. Mais le vote n’a pas tourné en leur faveur.

Une grande partie des électeurs est restée à la maison ou a vaqué à d’autres occupations. Certes, le Centre Gabonais des Élections ne s’est pas encore prononcé mais les tendances issues des bureaux de vote dévoilent une abstention très élevée. Un fait qui a tourné à l’avantage du parti au pouvoir. Le porte-parole de la Présidence a évoqué, dimanche, une opposition affaiblie par ses divisions. Une partie des adversaires du PDG, le clan de Jean Ping, avait appelé au boycott. Les résultats laissent croire que seuls les partisans du camp d’Ali Bongo Ondimba sont allés au vote.

Cette élection pourrait sonner la mort politique de toute une génération d’opposants. La prochaine élection que connaîtra le pays est encore bien loin. Le Parlement ou la Municipalité auraient permis à ces acteurs de redonner des forces à leur personnalité politique, affaiblie depuis la présidentielle d’août 2016. Cette défaite aura sans doute de lourds effets sur l’avenir politique de certains d’entre-eux.

GMN