AFFAIRE DU KEVAZINGO : Menaces et intimidations tentent de freiner l’enquête au port d’Owendo

8 mars 20190
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Rebondissement dans le scandale du bois Kevazingo au port d’Owendo. Bien que l’opération PRAESIDIO se poursuive, les enquêteurs sont actuellement victimes d’intimidations de tous genres, après avoir découvert plus de 5.000m3 de Kévazingo transformé. Plus d’une trentaine de containers remplis de cette espèce protégée (Kevazingo) ont été saisies le 6 mars 2019 sur le site de la société 3 C transit par les agents des douanes.

Les douanes gabonaises conduisent l’opération PRAESIDIO sous l’impulsion de l’Organisation Mondiale des Douanes. Depuis plusieurs semaines, des contrôles et investigations relatives aux espèces animales et végétales menacées d’extinction (Convention CITES) sont organisés dans tout le Gabon.

Le premier contrôle effectué le 28 février 2019 par l’équipe mixte des agents des Douanes, des Eaux et Forêts, de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux et de la Police Judiciaire avec l’appui de l’ONG Conservation Justice, avait permis de découvrir une importante quantité de bois transformé de kevazingo dans l’entrepôt de la société Yuntung International. Le Padouk et l’Okoumé en équarris ont également été découverts au site de la société 3 C transit.

C’est plus de 300 containers déjà empotés et prêts à l’export qui sont entreposés sur le site de la société 3 C transit. 30 Containers remplis exclusivement du kevazingo transformé et d’autres en forme d’équarris ont été découverts au cours de cette opération d’inspection. A ce jour, on estime que plus de 5.000 mètres cube de bois transformé de kevazingo étaient prêts à être exportés en toute illégalité ! Cette énorme quantité représente plusieurs milliards de FCFA (plusieurs millions d’Euros).

Quel sera le sort de ce bois interdit, classé non exploitable par le décret 00099/PR/MFE du 19 mars 2018 portant mise en réserve du kevazingo en République gabonaise ? Quels sont les éventuelles complicités autour de ce produit de contrebande ?

Alors que certaines langues se délient, d’autres veulent faire obstacle à cette opération. Des intimidations judiciaires et des menaces à l’endroit de l’équipe de cette mission et surtout à l’égard des agents des douanes veulent ralentir l’élan de cette grande opération. "Qui sont ces personnes et quelle est leur implication dans ce grand blanchiment de bois illégal ?",s’interroge Conservation et Justice ?

Il faut rappeler que les agents ont été souvent menacés et intimidés lors de précédentes opérations de cette envergure ayant permis de démanteler des vastes réseaux constitutifs d’un trouble à l’ordre public économique. L’opération dit « Aigle douanes » réalisée fin 2017 en est une parfaite illustration.

Le Procureur de la République de Libreville, présent régulièrement sur les lieux, a rappelé qu’aucune action de quelle que nature que ce soit ne doit faire obstacle à cette enquête. A ce jour, plusieurs personnes ont déjà été interpellées, notamment le chef de la brigade de contrôle des Eaux et Forêts du Port d’Owendo et deux ressortissants chinois qui travaillent pour SBG (Super Bois du Gabon) et 3 C Transit. Le directeur provincial des eaux et forêts de l’Estuaire a aussi été interpellé.

CONSERVATION JUSTICE

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