France : Christelle Yvette Valérie Mbindjou crée un mouvement de résistance gabonais à Paris

10 août 20200
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Pays d’émigration traditionnelle pour les Gabonais depuis plusieurs années, la France a souvent représenté une base d’appui pour les mouvements politiques gabonais. Un nouveau mouvement de résistance patriotique et actif est né au bord de la Seine pour demander impérativement le départ du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, frappé par un AVC en octobre 2018. Il a été créé par la Gabonaise de 40 ans, Christelle Yvette Valérie Mbindjou.

Victime d’une agression sexuelle en février 2018 dans une salle de réunion au quartier Haut de Gue-Gue à Libreville, Christelle Yvette Valérie Mbindjou, persécutée par système PDG, a quitté précipitamment le Gabon en décembre 2018 pour vivre en France, loin de son directeur, un proche d’Ali Bongo, qui commençait quasiment à détruire sa carrière professionnelle et sa vie sociale dans le plus grand silence, alors que le gouvernement gabonais a adopté un projet de lois incluant le délit de harcèlement sexuel au travail dans le code pénal, un texte qui vise notamment la protection et l’épanouissement de la femme gabonaise ainsi que la préservation de sa dignité.

« Nous voulons que le système PDG dégage et avec lui, Ali Bongo Ondimba. Ceux qui sont au pouvoir en ce moment n’ont aucune expérience, ce sont des incapables. Ils veulent juste des postes c’est tout. Les blessés de la résistance de 2016 sont laissés pratiquement sans aide, les familles de victimes également, il n’y a eu aucun jugement des assassins et mercenaires qui ont tué des Gabonais au QG de Jean Ping en août 2016. La culture du viol traverse encore toute la société gabonaise, j’en suis moi-même victime », nous a confié Christelle Yvette Valérie Mbindjou pour justifier la création de son mouvement.

Le masque qu’elle portait n’a pas suffi à cacher ses traits tirés. De toute façon ses yeux à eux seuls suffisaient à traduire le degré de sa colère face au pouvoir de Libreville.
« Pour tous les Gabonais de la résistance en France, Ali Bongo appartient désormais au passé », a martelé la jeune activiste.

On rappelle que Christelle Yvette Valérie Mbindjou qui voulait porter plainte contre son patron pour agression sexuelle abusive au travail a été persuadée par ses collègues de service et son ex-mari de surseoir la procédure.

Le déferlement de tweets suscités par plusieurs hashtags au Gabon, a saisi l’opinion, révélant en même temps l’ampleur du phénomène et le silence qui l’entoure.
Entre céder son corps à un directeur insatiable et partir, l’exilée sexuelle très menacée a opté pour le départ, loin des frontières nationales.

« Au Gabon, ma vie a été transformée en véritable cauchemar. En créant le mouvement Casse-toi Ali Bongo, c’est aussi une manière de briser enfin le silence pour exiger davantage la protection des femmes face à ce phénomène de harcèlement sexuel au travail, mais aussi la justice des martyrs du système PDG », a affirmé la victime.

Au Gabon, le harcèlement sexuel reste un énorme tabou. Pourquoi autant de silence, peut-on s’interroger ? La personne qui est en position de pouvoir et d’autorité peut demander ou proposer différentes contreparties à caractère sexuel en échange, par exemple, pour l’employée, d’un meilleur salaire, d’une promotion, d’une lettre de recommandation…

De nombreuses femmes privilégient parfois leurs salaires et promotions.

Comment pouvons-nous en être « encore là », après plusieurs années de lutte pour les droits des femmes gabonaises et contre les violences qu’elles subissent ?
Christelle Yvette Valérie Mbindjou se prépare à organiser une marche pacifique au mois de septembre prochain à Paris en vue de dénoncer les « dérives du pouvoir PDG » et le triumvirat qui aurait été mis en place à Libreville pour assurer la continuité de l’Etat.

JJS

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