GABON : Bilan des cinq ans de la Décennie de la femme

1er octobre 20200
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2015 - 2020, cinq ans jour pour jour que la Décennie de la femme avait été décrétée par le Président de la République à Makokou, dans la province de l’Ogooué-Ivindo. Dans un discours pour la circonstance, le Chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, fait un bilan à mi-parcours de cette Décennie de la femme.

Mesdames et Messieurs.

Cela fait aujourd’hui cinq ans, depuis le 22 mars 2015, que le Gabon vivait une journée historique. En effet, ce jour-là, j’ai décidé de lancer la Décennie de la femme.

A cette époque, cette initiative me paraissait non seulement nécessaire, mais aussi indispensable.

Indispensable sur le plan moral, certes. La persistance des inégalités entre l’homme et la femme, fruits de l’Histoire et d’habitudes prises au fil du temps, était à l’évidence pour moi, anachronique.

Mais également indispensable au Gabon afin d’œuvrer à la construction de notre démocratie et de notre développement.

Oui, je l’ai dit et je l’assume, il n’y a pas de développement durable possible, il n’y pas de véritable démocratie possible, il n’y pas d’avenir possible sans l’apport et la pleine participation des femmes, qui représentent la moitié de l’humanité.

Un pays, pour se développer, et le Gabon ne fait pas exception, a besoin de toutes ses forces vives. Or, peut-on raisonnablement exclure d’emblée la moitié de celles-ci ?

Ou ne recruter des médecins, des ingénieurs, des professeurs, des Ministres que parmi les hommes ? Bien sûr que non.

Cela me parait inacceptable mais surtout inconcevable. Je voudrais rappeler que les femmes dans notre pays représentent environ 48% de notre population.

Pourtant, longtemps, trop longtemps, nous avons ainsi procédé, comme tant d’autres d’ailleurs.

Loin de moi l’idée de condamner nos ainés. Je dis tout simplement, qu’il faut savoir évoluer avec son temps, avec son époque, dans un monde en constante transformation et prendre les décisions idoines.

Décréter les années 2015-2025 Décennie de la femme a été pour moi une décision salutaire et l’une de celles dont je suis aujourd’hui le plus fier. Cette décision, je l’ai prise notamment grâce à mon épouse, la Première Dame du Gabon, Mme Sylvia Bongo Ondimba, à qui j’exprime ma profonde gratitude et mon affection éternelle.

Quand vous permettez aux jeunes filles de faire une scolarité complète, vous élargissez de manière considérable le vivier des élites sur lequel votre pays pourra compter.

A l’arrivée, cela fait une différence énorme sur le plan de sa compétitivité et de son développement. Promouvoir les femmes et veiller à l’égalité homme-femme, c’est également accroître l’efficacité collective du pays et lui donner tous les atouts pour accélérer son développement.

Mesdames et Messieurs,

Au cours des cinq dernières années, la condition des femmes dans notre pays a significativement évolué.

Les femmes gabonaises sont de plus en plus présentes dans les hautes sphères du pouvoir qu’elles occupent avec brio. Qu’il s’agisse du monde politique, administratif, ou économique.

Certaines des plus hautes fonctions au niveau de l’État sont désormais occupées par des femmes. C’est notamment le cas au Sénat, à la Cour Constitutionnelle ou encore à la Primature.

A l’issue des élections générales d’Octobre 2018, le nombre de femmes députés et maires a sensiblement augmenté.

Nous pouvons nous féliciter de ce saut qualitatif où les femmes ont démontré tout leur potentiel, leur savoir-faire, leur compétence et leur sens du leadership.

Cependant, je ne saurai me satisfaire de ce constat que je considère certes comme une plus-value, mais qui n’est pas suffisante.

Si beaucoup a été fait en 5 ans en matière de promotion du droit des femmes et d’égalité entre les femmes et les hommes, beaucoup reste encore à faire. C’est là tout l’intérêt, et j’y viens, du rapport qui m’est remis aujourd’hui, fruit d’un travail méritoire réalisé sous l’égide de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille.

Ce rapport, je vous le dis d’emblée, est remarquable. Par son exhaustivité, par sa pertinence, par son caractère constructif et par les solutions qu’il dégage.

Exhaustivité, car il recense toutes les situations, dans lesquelles les femmes sont encore trop souvent victimes de discriminations, notamment en matière d’éducation, de santé ou encore du droit de la famille.

Je ne saurai bien évidemment, passer sous silence, toutes les violences physiques, mentales ou autres, dont elles sont victimes et que je condamne avec la plus grande fermeté.

Pertinence, car il met en exergue avec des preuves et des statistiques, des situations qui souvent, je le dis, sont inacceptables.

Ce rapport, qui fait œuvre de pédagogie, contient 33 propositions, concrètes et opératoires, destinées à améliorer la situation des femmes dans notre pays au bénéfice de tous. Ces 33 propositions, je ne les découvre pas.

Vous m’avez fait l’honneur de me les faire parvenir en amont. J’ai pris le temps de les examiner dans le fond. C’est pourquoi je voudrais vous dire que je les partage pleinement.

Elles sont plus que nécessaires, voire indispensables, pour que notre pays mette un terme aux discriminations d’une époque révolue envers les femmes et parachève l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le rapport présenté, propose la mise en œuvre de propositions au cours des 3 prochaines années. C’est un objectif certes ambitieux, mais que je partage totalement.

Car trois ans, à quelques mois près, cela nous projette à l’année 2025, ce qui correspond au terme de la Décennie de la Femme au Gabon.

Si nous souhaitons véritablement que la Décennie de la Femme soit pleinement réussie et actée, ces propositions sont indispensables.

C’est la raison pour laquelle j’instruirai fermement le Gouvernement afin qu’elles soient retranscrites dans notre corpus juridique dans les meilleurs délais. Je m’y engage avec conviction et détermination.

Cependant, il nous revient de reconnaître que pour une promotion d’une nouvelle image de la femme, il importe de faire évoluer nos mentalités, nos stéréotypes et nos préjugés.

Car, rappelons-le, nous sommes tous le fruit d’une histoire, d’une éducation et d’un vécu.

Ce changement que nous appelons tous de nos vœux, pourrait sembler ardu, mais je suis convaincu qu’avec toute la volonté requise, nous le réaliserons.

Mesdames et Messieurs,

« la femme est l’avenir de l’homme » comme le disait le célèbre poète.

Je vous remercie.

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