GABON/"La loi 006/21 est adoptée, vive sa vulgarisation"

30 novembre 20210
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La loi portant sur l’élimination des violences faites aux femmes, officiellement promulguée et publiée au Journal officielle, a été l’objet des échanges entre les Femmes leaders gabonaises du groupe 2GR1325. C’était le vendredi 26 novembre dernier à Akanda, situé dans le nord de Libreville.

La loi portant sur l’élimination des violences faites aux femmes a été officiellement promulguée et publiée au Journal officielle. Beaucoup de femmes doivent sans doute jubiler. Mais pour ce faire, cette loi doit faire l’object de mise en lumière afin que la Gabonaise lambda puisse être éclairée. C’est la raison de la rencontre des Femmes leaders de la société civile, qui dans le cadre leurs activités, la plateforme Gabon Groupe Révolution 1325( GR1325) Femme Paix et Sécurité, a lancé sa campagne de 16 jours d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes.

Après le gouvernement, explique Pepecy Ogouliguendé, Présidente de l’Ong Malachie, "la société civile qui a un grand rôle et très important à jouer dans cette lutte". Ladite société civile a tenu à se retrouver pour partager le plan d’action de ces 16 jours toutes les activités de plaidoyer, de lobbying également saluer toutes les avancées en terme juridique, qui aujourd’hui, font en sorte que les femmes puissent avoir un peu plus d’espoir quant à cette idéale d’égalité, poursuit-elle. "C’est aussi l’occasion pour nous de faire ressortir les limites de cette loi". Tout en saluant la loi, elle souligne tout de même que son adoption marque un tournant dans la lutte contre les violences, dont les femmes et les jeunes filles sont victimes en terre gabonaise.

Selon Nicole Nguema Metogo, Expert Genre et Droits Humains, les femmes vont continuer ce travail pédagogique qui a été amorcé depuis le début de ce processus, à savoir, expliquer aux personnes. "Nous avons tous peur de l’inconnu, la peur des choses qu’on ne connait pas, peur des situations que nous ignorons, peur des dispositions juridiques dont on ne maîtrise pas le contenu.Nous gardons espoir.Nous nous disons que des personnes qui sont réfractaires à ce nouveau corpus juridique, c’est tout simplement parce qu’ils ne comprennent pas véritablement de quoi il est question". Pour elle, les femmes leaders de la société civile restent optimistes . Elles se feront le devoir d’ expliquer aux Gabonais et à la Gabonaise lambda de quoi il est question. "Ils vont y adhérer et les choses vont y aller positivement de l’avant.Il s’agit d’une question de développement.Tout le monde y gagne" conclut elle.

Beaucoup de femmes leaders continuent de saluer l’adoption de cette loi basée sur le genre. C’est le cas de la Magistrate Marie-Anne Mbogo. Elle fait savoir que la loi a été adoptée. Elle estime que ce qui compte pour le praticien, c’est à dire, l’officier de police judiciaire (OPJ),le magistrat, le greffier, l’avocat l’huissier..., c’est de savoir que dans le code civil, le code pénal et d’autres instruments juridiques, qu’il y a désormais de nouvelles dispositions dans le cadre des violences basées sur le genre.

Outre le travail que fait le ministère de la Justice pour une bonne appropriation par les services, poursuit la Juriste de formation, il y a lieu de voir comment réorganiser les services pour que la victime ne soit pas doublement victime. Selon elle, "Une femme violentée, une fille violée au sein d’une famille, quand elle arrive au niveau de la police, a besoin d’être prise en charge de manière spécifique. Il faut que ça soit un OPJ formé sur les questions de cette nature, sur les questions de prise en charge de mineurs, de prise en charge de violences...Que cet officiel de police judiciaire sache comment lui poser des questions pour ne pas bloquer l’enfant.Il en sera de même pour le magistrat" soutient-elle.

Poursuivant toujours ses propos, Marie-Anne Mboga pense que le magistrat qui se contentera de dire que "la loi dit que"n’aura pas réglé la question. Pour la Présidente d’Agir pour le Genre, "il va falloir que ce magistrat se dise que nous sommes dans un cadre bien précis avec des objectifs bien précis. Ce n’est pas courant dans notre République, une loi, une fois adoptée qu’on mette en place une caravane d’explication au niveau des praticiens.Il faut qu’il ait un service dédié à la question, une espèce de couloir à savoir que le magistrat qui doit avoir en charge de ce dossier, finisse par avoir une certaine pratique, une certaine jurisprudence sur la question" précise t-elle.

Il faut rappeler à des fins utiles que le Groupe Résolution 1325 ,Femmes Paix et Sécurité est né de la crise post électorale du 31 août 2016, Gabon. C’est une plateforme nationale d’échanges, de coordination et d’harmonisation des actions de la société civile et autres en faveur de la mise en oeuvre des Résolutions 1325 et 2250 .

MTM

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