Plein-Ciel : Le vivre ensemble des populations

14 novembre 20190
Partager

Les populations des quartiers dits sous-integrés, ont des habitudes quotidiennes qui se traduisent par des gestes et des attentions que l’on peut qualifier de familiales. Nous avons fait le constat en passant une journée entière à Plein-Ciel, un quartier du troisième arrondissement de Libreville.

On a pour coutume de dire que : "dans les grandes agglomérations les gens se disent à peine bonjour", chose que l’on peut vérifier en trainant au centre de la ville de Libreville. Aussi, certains quartiers regorgent comme habitants des personnes d’un certain rang social. Des habitants que les jeunes anglicistes du mapane surnomment les "Bigs ", en référence à leurs richesses ostentatoires.

Ces habitudes qui chambardent le vivre ensemble n’ont pas leur place dans les quartiers dits sous-intégrés, que nous appelons "mapane" dans notre jargon. À Plein-Ciel, quartier où nous avons passé quelques heures, les codes et les habitudes ne sont pas les mêmes. La-bas, le bonjour est la première des choses que tout le monde se dit. Ce simple mot vous permet de vous faire une place dans la communauté. C’est par lui, que l’on apprend des nouvelles heureuses et malheureuses du voisinage. C’est par lui, que des liens se créent et se solidifient. C’est enfin par lui que certains parviennent à se nourrir, quand les temps durs.

"Mon voisin est mon premier parent", les dires de monsieur André. Une façon pour ce monsieur de nous faire comprendre que la relation qu’il entretient avec ceux qui environnent son habitation est de type parental. Il n’est donc pas du tout étonnant de voir tous les enfants du quartier appeler les plus âgés yaya tel, papa et maman tel ou encore tonton et tantine tel. Les moments joyeux et malheureux sont vécus en communauté. Ceci explique sans doute pourquoi en ce jour de jeudi 14 Novembre, un voisin songe à ouvrir les portes de son domicile à 20h00 pour suivre la confrontation de football, opposant la République Démocratique du Congo au Gabon autour de quelques bouteilles de bière.

Le vivre ensemble qui se traduit par l’union ou l’entraide est la chose que les populations de Plein-Ciel et des autres mapanes ont en commun. Il est une distinction honorable, qui se perpétue de génération en génération.

DM

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire