Gestion intégrée de l’eau dans le Grand Libreville : Expérimentation de l’approche du City Blueprint

17 septembre 20200
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En vue d’évaluer la gestion intégrée des ressources en eau dans le Grand Libreville, l’UNESCO en collaboration avec le Ministère de l’énergie et des ressources hydrauliques a commandité, entre octobre 2019 et juillet 2020, une étude menée selon l’approche City Blueprint. Les résultats de ladite enquête ont fait l’objet d’un atelier en ligne de restitution tenu le 9 septembre courant.

L’enquête « City Blueprint » est une méthode d’évaluation de la durabilité de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans les municipalités et les régions. Il s’agit d’une évaluation de base et d’une première étape du processus de planification stratégique dans les villes. Elle se décline en trois cadres : (1) les principaux défis liés à l’eau des villes sont évalués avec le cadre des tendances et des pressions (TPF) ; (2) la manière dont les villes gèrent leur cycle de l’eau est évaluée à l’aide du Plan directeur de la ville (CBF) et (3) le cadre de capacité de gouvernance (CCG) qui aborde la manière dont les villes peuvent améliorer leur gouvernance de l’eau.

Les différents défis identifiés dans le grand Libreville ont conduit à une première étape proposée par l’approche city blueprint qui s’articulait sur l’analyse générale de la gestion intégrée de l’eau urbaine. Cette phase de l’enquête a permis d’identifier les capacités générales de la gestion de l’eau dans le grand Libreville. La deuxième phase de cette étude consistait à faire une analyse approfondie sur la capacité de gouvernance face aux problèmes liés à la pollution de l’eau urbaine dont la qualité des eaux de surface, des eaux souterraines et le système d’assainissement dans le grand Libreville.

Pour ce qui est de la première phase de l’enquête, il ressort que la qualité de l’eau potable, le recouvrement des frais d’exploitation, les déchets solides collectés, l’espace vert et la consommation d’eau obtiennent un score élevé suivi juste derrière par celui sur l’adaptation climatique. Par contre un score très faible a été attribué aux traitements des eaux usées et des déchets solides. Ces résultats sont très encourageants, car les points à améliorer sont nombreux par rapport aux mauvais scores.

Selon les résultats de la deuxième étape de l’enquête un score négatif a été attribué à la disponibilité de l’information sur l’eau, la répartition des tâches entre les institutions en charge de la gestion de l’eau, une faible inclusion des parties prenantes et à un système de collecte de données de l’eau.

En effet, « L’eau est une ressource renouvelable, mais limitée. Elle est recyclable mais ne peut pas être remplacée. Pour assurer la sécurité de l’eau, il est primordial de protéger les systèmes hydriques vulnérables, d’atténuer les effets des inondations et des sécheresses, de sécuriser l’accès à l’eau et de veiller à une gestion intégrée et équitable des ressources en eau. (…) C’est pourquoi, l’UNESCO s’emploie à renforcer la base de connaissances scientifiques permettant d’aider les pays à gérer leurs ressources en eau de manière durable dans le cadre du Programme hydrologique intergouvernemental (PHI) » a souligné Monsieur Vincenzo Fazzino, Chef de Bureau et Représentant de l’UNESCO au Gabon.

Conscient de l’importance de l’eau, le Ministère de l’énergie et des ressources hydrauliques et le Ministère des eaux, des forêts, de la mer, de l’environnement, chargé du plan climat, et du plan d’affectation des terres travaillent en synergie pour une meilleure planification de territoriales, a rappelé Monsieur Jean Herve Mve Beh, Directeur général des écosystèmes aquatiques au ministère en charge de l’environnement.

Malgré cette synergie, le Gabon peine encore à desservir toute sa population en eau potable bien qu’il compte de nombreux cours d’eau.

A la suite de ces constats, plusieurs actions ont été proposées pour améliorer la gestion intégrée de l’eau dans le Grand Libreville, comme par exemple, de cartographier les ressources en eau souterraines et de surface, de créer un réseaux d’égouts qui sépare les eaux pluviales et eaux usées, d’installer des stations de traitement des eaux usées et d’améliorer le système de collecte de déchets dans toutes les parties de la ville. Toutefois, pour y arriver, les experts ont recommandé d’améliorer le système de gestion de la ressource en eau dans la capitale, au préalable. Ils soutiennent que la division peu claire des responsabilités et l’absence d’un système de collecte de donnée et le manque de financements sont les obstacles majeurs à la "bonne gouvernance" des problèmes liées à une meilleure gestion de l’eau dans le grand Libreville.

Dans le cadre de cette gouvernance, la première mesure la plus bénéfique est la mise en place d’un système intelligent de surveillance de la qualité de l’eau. Par conséquent, un système de surveillance et une plus grande quantité d’informations disponibles sur la qualité de l’eau rendraient les investissements étrangers plus attractifs, car le retour sur investissement serait assuré. Cela va permettre de mieux mobiliser les ressources financières des projets visant à améliorer la qualité de l’eau et les investissements dans les infrastructures de l’eau ainsi que les formations des professionnels dans ce domaine.

Ont pris part à cet atelier : le Ministère de l’énergie et des ressources hydrauliques, ,le Ministère des eaux, des forêts, de la mer, de l’environnement, chargé du plan climat et du plan d’affectation des terres, la société de patrimoine, l’UNESCO, la FAO, la Banque africaine de développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD), la Commission nationale pour l’UNESCO, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), le Comité PHI Gabon, la Société de l’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), l’Association génération eau claire, le RECOJAC Gabon, l’Institut d’Hygiène publique et d’assainissement, le Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST), l’Université Omar Bongo, Institut de recherche en écologie tropicale (IRET), l’Ecole nationale des eaux et forêts (ENEF) et le PAYNCOP Gabon et Durable TV.

UNESCO/MTM

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