Biodiversité : le projet Biodev2030 va évaluer les moteurs de l’érosion des écosystèmes au Gabon

19 novembre 20200
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Porté par le WWF Gabon, et cofinancé par l’AFD et Expertise France, le projet Biodev2030 qui souhaite intégrer la biodiversité au développement dans 16 pays pilotes dont le Gabon est désormais doté d’un comité de pilotage. Les activités de ce dernier ont été lancées le 17 novembre dernier à Libreville au cours d’un atelier de validation des Termes de références de mise en œuvre du projet. L’objectif est d’arrêter le déclin de la biodiversité d’ici 2030 et de restaurer la biodiversité d’ici 2050 en s’attaquant aux racines de son déclin, en engageant les parties prenantes pour sa préservation autour d’objectifs scientifiquement fondés et sur une base volontaire.

BIODEV 2030 soutient 16 pays pilotes dans l’adoption et la pérennisation d’engagements sectoriels visant à enrayer le déclin de la biodiversité et ses conséquences sur la prochaine décennie. Une approche expérimentale testée et mise en œuvre au Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République du Congo, Ethiopie, Fidji, Gabon, Guinée, Guyana, Kenya, Madagascar, Mozambique, Ouganda, Sénégal, Tunisie et Vietnam ; des pays aux contextes socioéconomiques, environnementaux et géographiques variés.

Cet atelier a vu la participation des représentants de l’administration publique et le secteur privé et de la société civile. Dans son propos circonstanciel, Terrence Ekanje, Directeur National par intérim WWF Gabon a indiqué que « Les conclusions du 5e rapport des Perspectives mondiales de la diversité biologique montrent que la plupart des politiques n’ont pas su protéger la nature, car le monde entier, sauf quelques rares exemples positifs, assiste à une continuelle et considérable perte de sa biodiversité. Ce constat est le résultat d’une évaluation à mi-parcours des réalisations dans la mise en œuvre du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 et des objectifs d’Aichi, publié en 2014 par le Secrétariat Exécutif de la Convention pour le Développement et la Biodiversité ».

Le projet BIODEV 2030, à en croire les explications du Dr. Nontse Loïs Allela, Coordonnatrice de BIODEV au Gabon, va apporter aux Gouvernements de chacun des pays les moyens d’identifier et d’engager, conjointement avec le secteur privé et la société civile, des mutations profondes dans les secteurs de l’économie ayant une incidence stratégique sur le développement et sur la biodiversité du pays. Mais selon elle, pour y parvenir « concrètement on va procéder par la sensibilisation des populations. Lorsqu’un message n’est pas transcrit avec les mots qu’il faut, a une autre consonance dans l’esprit des populations. Ces dernières devraient comprendre que lorsqu’on parle de préservation de la biodiversité, cela nous engage tous. Nous sommes les premiers concernés ». Avant d’ajouter que « vous ne pouvez pas demander de préserver sans chiffre. D’un point de vue scientifique, si vous prouvez avec des chiffres qu’il y a une baisse de la biodiversité, les populations seront mieux informées et impliquées ».

Le projet prévoit de réaliser sur un an et demi, deux études approfondies sur des secteurs à fort impact sur la biodiversité. Il y aura un travail préliminaire avec tous les secteurs, avant de déterminer les secteurs qui seront évalués. Pour Sarah Edzang Edou Abessolo, Chef Service Environnement à l’Office des Ports et Rades du Gabon (OPRAG), sa présence à cet atelier confirme clairement la volonté de son administration à protéger l’environnement. D’où la mise en place d’une Politique Nationale pour la Protection de l’Environnement (PNPE) en décembre 2019 « qui met un accent particulier sur la gestion des déchets et la gestion des écosystèmes. Sur le terrain, les choses se font de manière progressive dans le contexte actuel de crise sanitaire liée à la Covid-19. Mais la volonté de la Direction générale est là. Et nous travaillons au quotidien à cela  ».

Le Conseiller du ministre de l’Economie et de la Relance Pepecy Ogouliguende a indiqué que son administration tient compte du fait que «  le développement économique ne doit pas se faire au détriment de la biodiversité qui est la source de la vie. Ce développement doit tenir compte des impacts aussi bien climatiques que de respect des exigences en matière de biodiversité. Ce projet implanté dans 16 pays permettra de mutualiser les bonnes pratiques pour que le Gabon puisse d’ici 2030, renverser la tendance ».

Le projet BIODEV2030 est donc avant-gardiste. Il associe développement durable et sauvegarde de la biodiversité. Il a l’ambition de redonner vie aux écosystèmes fortement impactés d’ici 2030 dans les 16 pays pilotes retenus.

« Comme vous le savez, nous célébrons bientôt 30 ans d’intervention au Gabon. 30 ans de gestion durable de nos forêts ; 30 ans de sauvegarde de la faune sauvage notamment les éléphants, les grands singes, les tortues marines et autres espèces emblématiques ; 30 ans au service d’une agriculture respectueuse de l’environnement. Les objectifs que nous nous fixons et les actions que nous menons, s’appuient sur notre principale mission qui est de construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature ». a conclu Terrence Ekanje, Directeur National par intérim WWF Gabon.

Pour ce projet, au moins 2 secteurs économiques clés devraient s’engager à réduire leur pression sur la biodiversité pour la prochaine décennie en s’appuyant sur un diagnostic scientifique.

DO

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