Le collectif des ressortissants des plateaux Batéké hostiles à la culture de l’eucalyptus dans le Haut- Ogooué

9 avril 20240
Partager

Sequoia,filiale de Gabon spécial économic zone (GSEZ), envisage d’investir dans la culture de l’eucalyptus dans le Haut -Ogooué, région Sud-est du Gabon. Seulement, ce projet qui a démarré en juillet 2023, avec une phase d’implémentation de la pépinière dans la région des plateaux est considéré par des experts comme étant néfaste pour la région et partant pour tout le pays.

Le collectif s’appuie sur des faits très néfastes produits ailleurs par cette culture. Pour eux, accepter ce projet, c’est accepter la destruction sur le long terme, des nappes phréatiques, du fait de la très grande consommation en eau par cette plante.

D’autres effets tels que, la nature très inflammable de l’eucalyptus, ainsi que l’utilisation des pesticides et herbicides pour augmenter la production de la culture, participeraient à détruire durablement les sols, entraînent inéluctable ment la contamination des cours d’eau, avec un fort impact négatif sur le quotidien des populations. Selon les experts cette plante ne sera en rien bénéfique à notre pays, au contraire, elle produira les même effets constatés ailleurs.

Si ce projet est accepté, voici ce qui se passera à court moyen et long terme. Des conséquences prédictibles de pollution du bassin de l’Ogooué notamment.
 
A Léconi avec l’arrêt de production de l’eau Andza, du fait de la pollution de la nappe phréatique.
 A Akiéni, la pollution d’eau ;
 A Ngouoni, la pollution de lekabi dont les sources sont issues des nappes phréatiques des plateaux.
 A Bongoville, pollution de la Djouori Agnili et autres rivières.

Au cours d’une conférence de presse animée récemment par le CREPB, il a été clairement démontré le caractère néfaste de ce projet. Les plus hautes autorités, ainsi que l’ensemble des populations Gabonaises sont ici interpellés, dans le but de préserver notre patrimoine environnemental.

En retour, le collectif propose une utilisation plus optimale de ces espaces. Notamment une agriculture locale avec des variétés non nuisibles tels que : le manioc, du maïs et autres cultures qui participeraient à mener notre pays vers l’autosuffisance alimentaire. Le développement du tourisme peut également être une solution durable.

Rappelons que ce projet de culture d’eucalyptus dans le Haut -Ogooué, fait suite à un besoin par Sequoia de participer au reboisement de la forêt dans cette localité, pour juguler le phénomène de déboisement dû à la forte exploitation forestière.

Déjà installé sur les lieux depuis juillet 2023, ce projet vise à terme , 80 000 hectares sur trois blocs. Un bloc dans les plateaux Batéké, un second à Moupia, puis le dernier vers Motobo. Il a démarré avec la phase d’implémentation de la pépinière dans les hauts plateaux.

A cette étape du projet, le CREPB, dénonce le non respect des procédures réglementaires en vigueur de la part de Sequoia, qui agirait de manière illégale, aux allures d’une organisation mafieuse. Notamment, un démarrage sans autorisation de réalisation de l’EIES, sans cartographie participative ; sans consultation publiques ; sans rapport publié d’EIES et sans rapport valide entre autres.

Ajouté à cela, des intimidations, la tromperie, la spoliation et la manipulation des populations et des autorités locales. Autant de dérapages qui prouvent du caractère douteux de ce projet.

"Un projet fait pour nous sans nous, est contre nous. Douze pays dont l’Angola, ainsi que l’Australie pays d’origine de l’eucalyptus se plaignent des effets néfastes de cette plante. Ne soyons pas le treizième". Ont-ils déclaré.

MNE/MTM

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire