"Ce qui tue l’antilope cheval se trouve sur son sabot" FMEN

10 août 20200
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Du fonctionnement de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale(CNAMGS), de la distribution de cartes aux étrangers, les élections en république gabonaises, Firmin Michel Emvo Nzue, observateur de la vie politique au Gabon, fait le point.

Lors de ma publication sur l’affaire de la CNAMGS, certains de nos compatriotes ont trouvé normal que les étrangers soient immatriculés par la structure. Parce que les financements de ladite structure seraient faites sur mode de financements :

La CNAMGS dispose de trois fonds, financés différemment, sans distinction de nationalité :

1er Fond, du secteur privé, est alimenté par les cotisations sociales des travailleurs et des employeurs en République Gabonaise.

2ème Fond, des Agents publics, fonctionnaires ou contractuels de l’État, est alimenté par les cotisations sociales desdits agents publics qui, lorsqu’ils sont contractuels, peuvent être et sont d’ailleurs souvent des étrangers, et les cotisations de l’État employeur, prélevées sur les recettes publiques, notamment, les impôts autres que la Contribution spéciale de solidarité (CSS), auxquels contribuent aussi les étrangers.

3ème Fond des Gabonais économiquement faibles (GEF) alimenté par la CSS, créée par la loi de finances 2017 et exclusivement affectée à ce Fonds. La CSS est, comme la TVA, un impôt sur la consommation, et elle est prélevée de la même manière que celle-ci, au moment de payer le prix de toute consommation des biens ou des services non exonérés. La CSS qui alimente le Fonds des GEF est donc prélevée aussi bien sur les Gabonais que sur les étrangers.

4ème Fonds des travailleurs indépendants (professions libérales, commerçants etc.…) juridiquement créé mais non encore opérationnel, sera alimenté par les cotisations sociales desdits travailleurs indépendants, dont de très nombreux travailleurs étrangers.

Je suis d’avis pour éclairer l’opinion publique sur le fonctionnement de cette structure qui immatricule les étrangers au même titre que les nationaux à l’exemple des structures françaises. Par conséquent, il y a une dangerosité majeure pour ces étrangers de participer aux échéances électorales au même titre que les Gabonais avec la carte de la CNAMGS. Malgré la restriction faite sur cette carte de la CNAMGS lors des échéances électorales, il y’a toujours eu une forte participation des populations qui votent avec, au vu et au su des autorités. C’est là le hic !

Sauf si les Gabonaises et Gabonais trouvent cette démarche normale. Quel contraste !

Dites-moi dans ce cas d’espèce, comment distingue-t-on un Gabonais d’un non Gabonais qui vote puisque tous ont ce sésame ? Pour ma part, je propose à la CNAMGS une modification de couleur de la carte remise aux expatriés. Ainsi, il y aura une différence de couleur par rapport à celle distribuée à nos compatriotes.

Et de conclure, « Ce qui tue l’antilope cheval se trouve sur son sabot  », c’est un proverbe Fang. Le problème du GABONAIS est sur sa capacité d’appréhender la chose politique. Le débat semble ridicule pour certains, ce sont les mêmes qui vont crier à la fraude demain !

Je suis très gêné lorsque certains compatriotes disent que le problème du Gabon n’est pas « les étrangers ». Lorsqu’au sommet de notre État on déplore qu’on y trouve rarement un Gabonais de souche au cabinet du Président de la République. Nous entendons tous ces lamentations tous les jours et partout. Nos populations regrettent le fait qu’il n’y ait plus de compatriotes dans les secteurs clés et stratégiques du pays pour décider de ce qui est bien pour eux. Fin de l’enquête CNAMGS.

FMEN

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