"Discours du président Ping, « On fait le médecin après la mort » selon FMEN

6 juillet 20200
Partager

La pandémie du Covid-19 fait toujours parler d’elle au Gabon et partout ailleurs dans le monde entier. Le sujet lié à la dépénalisation de l’homosexualité divise les classes socio-politiques. Le chef de l’opposition, Jean Ping a réagi face à ce vote qui suscite les débats. Un discours de lui, qualifié de " médecin après la mort" par le politologue et analyste de la vie politique gabonaise ,Firmin Michel Emvo Nzue dans son libre propos qui vous est intégralement proposé.

Pour revenir au discours du président Ping. « On fait le médecin après la mort ».
Faut-il plusieurs fois échouer pour y revenir toujours au même mode opératoire ?
En guise de rappel de l’histoire politique de notre pays.

Depuis 1993 avec Paul Mba Abessolo, l’opposition avait demandé le boycott. D’ailleurs c’est à cette époque que le Gabonais lambda avait connu ce mot. Quelques années plus tard, c’était avec Pierre Mamboundou, toujours même stratégie du boycott.
En 2009 à 2010, la même stratégie pour André Mba Obame. Toujours pour laisser un boulevard au parti au pouvoir du PDG.

En 2016 avec le président Jean Ping Okoka, d’abord les assurances d’un portefeuille bien rempli et d’autres aveux non-dits... Après contestation à une élection présidentielle qui aurait bien pu se passer. Bref, attaque du QG, assassinat de plusieurs compatriotes, etc... Je l’ai bien vécu pour avoir été responsable de la sécurité de ce QG et membre du scrutin national à ce moment.

Plus tard aux législatives couplées de 2018, le même président Ping va prôner l’abstention où le NON au vote des Gabonais. Pour offrir une fois de trop un boulevard au pouvoir pour rafler le vote dans toutes les circonscriptions même que l’opposition aurait pû gagner. Soit disant qu’« on ne va pas à une élection avec un pouvoir illégal et illégitime ». Curieusement, c’est le même pouvoir qui vous gère aujourd’hui et vous ne refusez pas d’obtempérer à ces lois et injonctions.

Bref ! Je suis étonné que le même Ping pointe du doigt et fasse un discours que n’importe quel Gabonais aurait fait depuis. Ce n’est pas à ça qu’on s’attend de vous, M. Ping... Ce que vous refusez de voir, c’est que l’opposition actuelle fait sa mue, on y trouve des jeunes de plus en plus dynamiques et "waze" pour comprendre ce qui se passe désormais dans ce Gabon de nos ancêtres.
Moi particulièrement.

Je vous pardonne personnellement votre lassitude. Un sage avait dit, je cite « un silence en moment de trouble est mieux que s’exprimer  ». Enfin, on a prôné le “NON”au vote, c’est à dire le boycott. Actuellement, nous avons à l’Assemblée nationale 15/ 143, faîtes le compte...

La conséquence directe est là ! Les députés de la majorité peuvent interjeter où voter une loi au parlement comme une lettre à la poste. La preuve est là, palpable ! C’est étonnant que c’est seulement aujourd’hui que vous vous rendez compte qu’une loi passe dans les deux chambres du parlement comme un objet flottant mis dans un cour d’eau. Alors que pour avoir les députés, c’est l’émanation d’un vote bien rempli par les électeurs qui dise un “OUI ”et non un “NON”. Qu’attendiez-vous ? Un miracle de Dieu n’est-ce pas ?

À cause de vous, nous sommes passés à côté d’une opportunité historique de notre pays. Que dire ? Que dire ? Le Gabonais regarde le ciel et ne trouve aucune solution.
Excusez mon franc propos, mais vous de l’opposition actuelle savez tous que c’est la pure vérité.

Maintenant, on se pose des questions sur la vision projetée de l’opposition pour 2023, c’est encore quel projet qui sort de nos cartons ? Boycott toujours !

Pour plusieurs compatriotes qui disent que l’opposition ne peut gagner aucune élection au Gabon, c’est faux. L’opposition peut bien gagner, seulement ne réunit pas la stratégie qu’il faut. Il faut un bon management politique.

C’est tout, abîme té.
Firmin Michel EMVO NZUE,
Politologue,analyste de la vie politique gabonaise

Dans la même rubrique

0 Commentaire(s)

Poster un commentaire