"Travaux publics/La preuve par les chiffres" par J-V Leyama

14 septembre 20220
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Face à la dégradation du réseau routier et à l’inertie ou l’incompétence, c’est selon, du Ministère des Travaux Publics, on spécule énormément sur les centaines de milliards déversés dans ce département à l’image des tonnes d’ordures ménagères que Clean Africa jette sur la décharge de Mindoube.

L’examen des documents officiels du Gouvernement, la loi de finances rectificative pour l’année 2022, donc en vigueur, confirme bel et bien l’incompétence des TP.

Tenez, sur une dotation officielle de 100 milliards de FCFA, 13 milliards 600 millions de FCFA seulement sont consacrés à l’entretien de 10.000 kms, je dis bien 10.000 kms de routes nationales, bitumées et non bitumées, hors voiries urbaines, soit 1.360.000 F par km en moyenne, dans un pays où le km de route bitumée coûte 1 milliard. Le programme routier d’urgence est évalué à 50 milliards annuels. Calculez la différence. OK ?

Maintenant, à supposer que cette dotation de 13 milliards 600 millions de FCFA soit considérée comme suffisante (Pour s’en convaincre, j’invite les sceptiques à louer une tractopelle pendant une heure pour des menus travaux sur leur terrain), que faire si cet argent domicilié au Trésor public n’est pas reversé, comme c’est le cas depuis janvier 2022 ? On ne fait pas les routes avec de l’eau fraîche !

Le financement de l’entretien routier est assuré par une ressource pérenne, la Redevance d’Usure de la Route (RUR), payée par chaque automobiliste à la pompe. Or cet argent dont on ne connaît pas le rendement réel est géré en toute opacité par les ministères de l’économie et celui du Pétrole, et non par les TP. Il faudra un jour qu’on en détermine la destination et l’usage réel.

Pour ce qui concerne les voiries de Libreville, les 25 milliards de dotation budgétaire connaissent aussi des difficultés de décaissement ce qui explique, entre autres, l’enlisement du chantier du boulevard triomphal où Socoba tire le diable par la queue.

Pour le reste des voiries réalisées, c’est grâce à un préfinancement de Colas et pour les pavés, des prélèvements sur la PID-PIH dont la vocation initiale est le financement de la diversification de l’économie de l’Ogooue maritime, dans la perspective de l’épuisement du Pétrole (donc un détournement d’objet).

Après la dissolution du ministère de l’Habitat et son remplacement par l’ANUTTC avec les résultats que tout le monde observe, notamment la délivrance des titres fonciers en une semaine, après la création de l’ANGT transformée en ANGTI, avec les résultats dont le pays est fier, notamment la livraison de la baie des rois, la mise en service de la route Port-Gentil-Omboue-Mandji-Yombi, le viaduc Libreville-Pointe Denis, deux nouveaux Palais des conférences internationales au Stade d’Angondje et au Jardin botanique, entre autres, la dissolution des TP se justifie amplement et gageons que, sous la gestion directe de la première ministre désormais, nous allons, d’ici 2023, rattraper à vitesse grand V, le retard accumulé.

Libreville, 14 septembre 2022.
Jean Valentin LEYAMA.

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