CONSEIL DES MINISTRES AVORTÉ /L’annonce qui donne raison à L’Aube ?

14 novembre 20180
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L’ancien opposant Pierre-Claver Maganga Moussavou avait juré fidélité et loyauté à l’actuel Chef d’Etat Gabonais, Ali Bongo Ondimba.

L’ancien opposant Pierre-Claver Maganga Moussavou avait juré fidélité et loyauté à l’actuel Chef d’Etat Gabonais, Ali Bongo Ondimba.

L’annonce d’un Conseil des ministres, prévu ce mercredi 14 novembre, présidé par le Vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou, a semé une grande confusion dans la soirée d’hier, mardi 13. Malgré son retrait, cette communication semble donner raison au journal L’Aube, qui évoquait un "pilotage dangereux" au sommet de l’Etat.

Pour avoir titré, dans sa parution du 5 novembre 2018 : « Le Gabon en (très dangereux) pilotage automatique », l’hebdomadaire L’Aube et son chef de rédaction ont subi une lourde sanction de la part de la HAC (Haute autorité de la communication). L’institution les accusait de s’être aventuré dans une « interprétation hasardeuse » de la Constitution. Face à l’absence prolongée d’Ali Bongo Ondimba, ce journal d’opinion avait suggéré au gouvernement d’annoncer la vacance de pouvoir : « Attention zone de très forte turbulence, l’information autour de l’état de santé d’Ali Bongo étant farouchement cadenassée, il n’est pas donc possible d’estimer la durée de son absence. Alors plutôt que de laisser les populations tirer les plombs sur la comète et se perdre en conjecture hasardeuse, le Premier ministre Issozé Ngondet devait en toute logique, tirer les conséquences de ce qu’il a lui-même qualifié de non-événement, en faisant constater la vacance de pouvoir dans les conditions prévues par la Constitution et investir Lucie Mboussou dans ses prérogatives républicaines. Le Gabon, en cette période de crise, a plus que jamais besoin d’être dirigé dans les normes et non dans l’informel comme c’est le cas depuis le 24 octobre 2018 ». Une idée qui a généré la colère de la HAC et a valu une sévère flagellation à cette rédaction.

Pourtant, l’annonce de Gabon 24, une télévision publique, dans la soirée du mardi 13 novembre, semble dévoiler une confusion au sommet de l’État : « sous la haute présidence du vice-président de la République gabonaise, Pierre Claver Maganga Moussavou, un Conseil des ministres se tiendra ce mercredi 14 novembre 2018 à 11 h, dans la salle habituelle du Palais de la présidence de la République ». Un communiqué très vite retiré suite à des réactions hostiles. La Constitution gabonaise ne permet au vice-président de diriger un Conseil des ministres qu’après une autorisation de celui qui l’a nommé, à savoir le Chef de l’État : « Bonjour @TV Gabon24, vous avez publié un tweet annonçant que le VPR présiderait demain un Conseil des ministres (CM) avant de le supprimer précipitamment. Je rappelle ici que le VPR ne peut présider un CM que dans des conditions bien précises (art. 16 de la Constitution) », répond l’analyste gabonais Mays Mouissi depuis son blog tweeter. D’autres intervenants, tels que l’opposant Nicolas Nguéma, ont évoqué un putsch : « Si demain le VPR préside le conseil des ministres sans habilitation expresse signée de la main de monsieur Ali Bongo comme le stipule l’article 16 de la Constitution, nous sommes face à un coup d’État ».

Que se passe-t-il au sommet de l’État ?
La confusion s’est-elle installée à la tête du Gabon ? L’absence du fils d’Omar Bongo Ondimba semble commencer à peser lourd sur les épaules de ses collaborateurs. Déjà, 22 jours après son malaise, la communication sur l’évolution de sa maladie apparaît très ambiguë aux yeux des Gabonais. Que cache la présidence ? À ce jour, aucune image vidéo ou photo ne prouve la bonne évolution de la santé de celui que la Cour constitutionnelle avait déclaré vainqueur en 2016. Avec les multiples sources d’informations disponibles à travers internet, les communications du porte-parole d’Ali Bongo n’ont aucune influence sur l’opinion. Les rumeurs sur un décès ou une incapacité définitive à diriger le pays dominent au sein de la population. L’annonce puis le retrait de ce conseil des ministres vient d’amplifier le doute sur un retour d’Ali Bongo à la tête du pays.

GMN

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