GABON/Le RAPID opposé à la dépénalisation de l’homosexualité

13 juillet 20200
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La dépénalisation de l’homosexualité, c’est le sujet qui fâche et qui fait la Une des médias gabonais. Le Rassemblement pour l’Alternance Pacifique et l’Indépendance Démocratique (RAPID) l’a fait savoir lors d’une déclaration le 09 juillet dernier à son siège par son Président fondateur, le Colonel Théophile Makita Niembo. Cette formation politique de l’opposition estime que le vote de cette loi par les deux chambres du parlement et sa promulgation par le Chef de l’Etat n’est qu’un passage en force pour la suppression de l’alinéa 5 de l’article 402 de la loi n°42/01 du 05 juillet 2020 portant code pénal de la République gabonaise.

Le sujet fâche et divise la société gabonaise. La dépénalisation de l’homosexualité par le parlement et l’exécutif suscite de nombreux débats au sein de la classe socio-politique. Plusieurs voix se lèvent pour fustiger la promulgation de cette loi, qui pour Le Rassemblement pour l’Alternance Pacifique et l’Indépendance Démocratique (RAPID) est une trahison. « Toute loi devant porter le nom de son promoteur, il nous est difficile de connaître à ce jour, lequel des Députés en est l’auteur ; Dans ce cas, la logique demande que Monsieur NKOGHE BEKALE Julien assume la paternité de cette énième trahison et qu’il en prenne sur lui la lourde responsabilité, devant Dieu et devant le Peuple gabonais », a fait savoir le président du RAPID.

En cette période sanitaire grave et sensible, alors que le regard du monde entier est fixé sur le comportement du Coronavirus, le Rassemble pour L’alternance pacifique et l’Indépendance Démocratique, dit ne pas comprendre l’intérêt et l’urgence pour l’exécutif de faire voter par tous les moyens possible cette loi, alors que les Gabonais qui ont d’autres préoccupations n’ont jamais fait de cette option sexuelle, un sujet d’actualité et de débat. Le Colonel Théophile Makita Niembo explique que « la pratique de l’homosexualité, vécue chez nous depuis la nuit des temps, est acceptée et ignorée par le plus grand nombre de compatriotes avec pour preuve, l’absence de poursuite judiciaire contre les adeptes de cette pratique ».

« Pourquoi réveiller le chat qui dort ? », s’interroge le président fondateur du RAPID. Pour lui, en exhumant la disposition qui hier était conforme à nos us, coutumes, mœurs et traditions, vous avez créé depuis quelques jours, « Monsieur le Premier Ministre, un sujet de contradiction, d’humiliation, d’injures et de banalisation de notre société parce que, opposé à l’alinéa 14 de l’Article Premier du Préambule de la loi Fondamentale qui stipule « ...la famille est la cellule de base naturelle de la société, le mariage en est le support légitime. Ils sont placés sous la protection de l’Etat... ».

Le RAPID n’a pas cessé d’interpeler le Chef du gouvernement pour sa gestion et les décisions qui fâchent les populations. « Monsieur le Premier Ministre, ne vous êtes toujours pas rendu compte de l’impopularité des mesures prises sous votre gouvernance depuis que vous êtes à la Primature ? Il n’y a pas longtemps, vous sembliez vous plaindre du fait de ne gérer que des crises ; Comment voulez-vous récolter le soleil si vous passez le plus de votre temps à semer le vent ? Alors, gérez-les-vous-même, vos crises, pendant que vous êtes encore là, le temps qui vous reste » lance le président du RAPID.

Même sous pression internationale, estime Théophile Makita Niembo, le gouvernement aurait pu se démarquer des habitudes venues d’ailleurs, comme l’ont fait certains Chefs d’Etats, en soumettant au Sénat et à l’Assemblée Nationale un projet de loi portant plutôt convocation du peuple à un Référendum à propos. Pour lui, il y va de l’atteinte à la dignité des Gabonais devenus depuis quelques temps et par la faute des gouvernants, la risée des autres peuples.

Les chefs de plusieurs partis politiques de l’opposition ont été aux cotés de Guy Nzouba-Ndama pour signer la pétition contre la dépénalisation de l’homosexualité, ce dimanche 12 juillet 2020.

MTM

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