JEAN PING : « L’heure de la nouvelle République »

3 novembre 20180
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Jean Ping veut construire une nation moderne où la souveraineté du peuple est respectée. Il a livré ce message ce samedi 3 novembre à Libreville, tout en invitant tous les Gabonais de tous bords à une entente commune.

Considéré comme le président élu depuis 2016 par un grand nombre de la population gabonaise, Jean Ping a prononcé un nouveau discours solennel à l’endroit du peuple. Cette sortie qui intervient dans un contexte marqué par la « fatigue sévère » dont souffre Ali Bongo Ondimba, apparaît comme un rappel à "l’ordre des urnes". Lui-même et nombre de ses soutiens estiment que c’est lui que les électeurs avaient choisi, il y a deux ans. Certes, aucune ligne n’a été consacrée à l’état de santé de son rival politique, mais cette montée au créneau pourrait avoir l’écho d’un avertissement à ceux qui envisageraient un coup de force. Le vide laissé par Ali Bongo depuis quelques jours pouvant réveiller de vieux démons.

Symboles républicains. Durant cette rencontre, les symboles utilisés semblaient aussi importants que le discours prononcé. Hymne nationale, drapeau, pupitre orné du blason de la République etc. Jean Ping s’est montré en public comme un chef de l’État, livrant un important message à sa nation. Le public qui attendait dehors n’a pas manqué de scander « Jean Ping président ! », lorsque ce dernier est allé faire un bain de foule à la fin de son intervention.

L’ancien président de la Commission de l’Union africaine semble percevoir un horizon en sa faveur. Le ton utilisé cachait mal une certaine assurance. Au fond de son allocution, il a inséré un appel à la paix, tout en excluant un esprit de représailles : « Je tends la main, j’ouvre les bras à toutes les gabonaises et Gabonais sans exclusive ; nous sommes appelés aujourd’hui à travailler ensemble pour restaurer l’État de droit… J’invite, en tant que président élu du peuple gabonais, les uns et les autres, à cette construction sans peur, sans haine et sans vengeance », a-t-il dit.

Leader de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), il appelle à la construction d’une nation nouvelle : « le peuple gabonais avait décidé de tourner la page d’une certaine gouvernance. Il a massivement opté pour rentrer irrévocablement dans le cercle vertueux des temps modernes, c’est-à-dire, élections transparentes, proclamation des vrais résultats, exercice du pouvoir par le vainqueur de l’élection pour une durée bien déterminée ».

Le silence autour de la santé d’Ali Bongo alourdit davantage le climat à Libreville et dans le reste du pays. Cette semaine, lors d’une déclaration, le parti politique ARENA avait demandé au Premier ministre de dire aux Gabonais la vérité sur l’état de santé actuel de son patron. Depuis le 28 octobre, aucune autre information officielle n’a été communiquée. En conséquence, la rumeur sur son décès domine les pensées.

GMN

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