« L’heure est grave. La crise que traverse notre pays est inédite dans sa durée et sa dureté » dixit Jean Ping

12 octobre 20190
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Le Chef de l’opposition gabonaise Jean Ping a effectué une sortie, ce samedi 12 octobre 2019 à Libreville. Comme bien d’autres gabonais, le leader de l’opposition a affirmé dans son allocution que l’heure est grave. Selon lui, la crise que traverse le Gabon est inédite dans sa durée et sa dureté. Aujourd’hui, le pays, notre nation et notre terre, est dans un chaos qui dépasse les limites du supportable affirmera-t-il.

« L’heure est grave. La crise que traverse notre pays est inédite dans sa durée et sa dureté. Aujourd’hui, le pays, notre nation et notre terre, est dans un chaos qui dépasse les limites du supportable. En m’adressant avec gravité à la nation, je veux que le peuple gabonais comprenne bien que cette adresse est aussi une interpellation de ce que nous avons de plus authentiquement gabonais, les valeurs et les mânes de nos ancêtres ». C’est par ces mots que Jean Ping a débuté son adresse au peuple gabonais.

Le leader de l’opposition gabonaise rappelle qu’il a encore en mémoire, la mobilisation, sans précédent, le jour de l’élection, le 27 août 2016. Depuis trois ans, dit-il, qu’il a pris ses responsabilités, dans le feu du coup d’État et des assauts armés contre son Quartier Général et contre les populations civiles. Pour lui toujours, Il est impératif d’inscrire le combat des Gabonais dans l’esprit du droit international, tout comme dans l’esprit de la Concorde. « C’est précisément au nom de cette concorde que j’ai depuis le 3 novembre 2018, lancé un appel au Rassemblement qui prenait en compte les patriotes de toutes les familles politiques. La vérité, la justice, la réconciliation nous le commandent  » soutient-il.

L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 fait savoir qu’il y a un risque certain de voir naître le ressentiment entre les Gabonais et les partenaires du Gabon, ainsi qu’avec les communautés établies sur le territoire national. Ce risque, selon lui, est particulièrement préjudiciable au vivre ensemble. « Le Gabon a basculé dans l’inconnu. Le Gabon est ainsi livré aux aventuriers. Il est pillé, piétiné, martyrisé, humilié. Aux yeux du monde et dans ces conditions, le Gabon peut-il être encore considéré comme un État ?  » lance-t-il en s’interrogeant

Jean Ping n’a pas manqué de se prononcer sur la capacité ou pas du Président à diriger le pays. Il s’agit pour lui, d’un constat définitivement accablant qui saute aux yeux du monde : « Ali Bongo n’est plus en capacité de gérer le pouvoir usurpé, au point de servir de marionnette à de nouveaux usurpateurs qui livrent le pays aux enchères. Le Gabon est devenu un navire sans capitaine ni boussole, livré au gré des convoitises, notamment aux velléités de celui qui, dans la bande, sera le plus malin, le plus cynique, le plus vorace  » martèle-t-il.

DU FONCIER A LA CDC

A ce sujet, Jean Ping estime que certaines décisions peuvent être plus que d’autres, plus alarmantes, surtout quand elles s’inscrivent dans le contexte de l’État mafieux et prédateur qui a pris les commandes du pays. « Tel est le cas de la décision adoptée le Mercredi 2 octobre dernier, de transférer à la Caisse des Dépôts et Consignation à titre gracieux, l’ensemble des titres fonciers appartenant à l’État, à l’exception de ceux affectés à l’usage des services publics de l’État, des Collectivités locales et des Forces de Défense et de Sécurité  » souligne le leader de l’opposition.

Jean Ping comme bien d’autres estiment que le prétexte officiel et apparent de cette décision est de « permettre à la Caisse des Dépôts et Consignation … de lever des fonds sur le marché aussi bien national qu’international pour le compte de l’État en vue du financement des projets de développement  ». Pour eux, les Gabonaises et Gabonais méritent mieux.

MATSOMBI

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