Santé d’Ali Bongo : La décision n°219/ CC est-elle encore en vigueur ?

29 novembre 20180
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Donnant suite à une saisine du premier ministre visant l’interprétation des articles 13 et 16 de la constitution gabonaise, la Cour Constitutionnelle avait rendu le 14 novembre dernier, une décision dans laquelle elle comblait une lacune constatée à l’article 13. La gardienne des lois avait ajouté une disposition « provisoire » dans le cas d’une indisponibilité temporaire de la Présidence de la République. Qu’en est-il aujourd’hui avec les derniers développements de l’actualité sur ce sujet ?

Marie-Madeleine Mborantsouo, au cours d’une interview précisait que « si la semaine prochaine ou autre, le président de la République revient pour présider le conseil des ministres, la décision ne s’appliquera pas ; c’est tout juste une solution provisoire pour régler une situation particulière qui se pose aujourd’hui ».

Alors que l’épouse du Président gabonais, Sylvia Bongo Ondimba le Gouvernement gabonais par la suite, viennent de communiquer sur l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba, certifiant que le Chef de l’État qui est en convalescence à Rabat (Maroc) « a recouvré tous ses automatismes habituels  », la première dame ajoute même que son époux compte, « mettre à profit cette brève période de convalescence (…) pour travailler sur les dossiers les plus prioritaires pour notre pays le Gabon  », peut-on déjà affirmer que la Présidence de la République n’est plus dans une situation d’indisponibilité temporaire entendu que le Président se remet déjà au travail ? Difficile d’y répondre.

Harold Lécka, juriste spécialiste du contentieux que nous avons interviewé, s’interroge sur la valeur juridique de la publication de la première dame : « est-ce que les propos de la première dame suffisent à mettre un terme à l’application de la décision de la Cour » ? Selon ce juriste « il faudrait qu’une commission médicale, composée essentiellement de médecins assermentés, qui serait commise par la Cour constitutionnelle, rendent une expertise pour pouvoir dire quelle sera la suite à donner aux événements sinon s’en tenir aux propositions de certains partis politiques à savoir l’envoi d’une délégation composée de hautes personnalités du pays (…) pour aller s’enquérir de l’état de santé du Président pour lever le silence qui entoure son état de santé »

En outre, selon les explications de l’ambassadeur, haut représentant du Gabon en France, on peut affirmer qu’Ali Bongo vient donc là d’amorcer seulement la « deuxième séquence  » de sa maladie (même si elle n’est pas précisée) qui est celle de la convalescence en attendant la «  troisième séquence  » qui est la guérison. De ce fait, est-il à même de travailler ?

Dans tous les cas, il sera difficile pour la Cour Constitutionnelle, sans des informations du bulletin de santé du staff médical de Ryad, de se prononcer sur une question aussi sensible.

PC

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