Santé d’Ali Bongo : Pourquoi la Présidence a-t-elle tronqué son communiqué vidéo ?

30 October 20180
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Il est un fait qui a sûrement échappé à tous les téléspectateurs, intéressés par le communiqué de la Présidence de la République Gabonaise sur l’état de santé du chef de l’État Ali Bongo Ondimba, c’est la coupure constatée sur cette vidéo. Quel était le dessein de la Présidence en éliminant délibérément une partie de celui-ci ?

Nul besoin d’être un As du montage vidéo pour constater que le communiqué de la Présidence de la République qui a été diffusé sur tous les médias audiovisuels a été tronqué volontairement comme si, la partie supprimée posait un problème.

En effet, en regardant minutieusement cette vidéo, le téléspectateur peut se rendre à l’évidence qu’à partir de la quarantième (40ème) seconde, un élément du discours a été retiré. Mais lequel ?

C’est en parcourant le quotidien l’Union n°12856 du lundi 29 octobre 2018 à la page 2, que nous retrouvons l’intégralité de ce communiqué officiel. Dans la version servie par l’Union se trouve un passage qui n’est pas mentionné dans la vidéo : « selon toute probabilité ». Cette partie intervient en incise, après la tentative d’explication de l’origine de la « fatigue sévère » du Chef de l’État .

Ainsi se retrouve-t-on avec deux énoncées : le premier (celui de la vidéo), « une fatigue sévère due à une forte activité… » Et le second (contenu dans l’Union) « une fatigue sévère due, selon toute probabilité, à une forte activité… »

De ce fait, il apparaît clair que Ike Ngouoni a bel et bien lu le communiqué tel que publié dans l’Union. Cependant, qu’est-ce qui peut expliquer le retrait délibéré d’une partie du communiqué ? La Présidence de la République a-t-elle réalisé que l’usage du terme « probabilité » apporte à la phrase une idée d’incertitude ? Et donc il ne fallait pas laisser penser que la Présidence de la République navigue dans des supputations.

Bien évidemment, en écrivant le terme « probabilité », il apparaît que le rédacteur du communiqué de la présidence, a supposé l’origine de la fatigue du président. Il a donné là, une explication qui n’est pas celle du médecin, mais plutôt celle de sa propre imagination.

A l’évidence, « les médecins qui l’ont consulté » n’aurait pas pu avancer une telle explication vu qu’ils ne sont pas censés connaître la «très forte activité ces derniers mois, tant sur le plan diplomatique que sur le chantier des réformes intérieures » du chef de l’État gabonais.

De ce point de vue, le rédacteur s’étant aperçu du sens que pouvait prendre son énoncé, a tenté de se rattraper en tronquant une partie au niveau du montage, laissant ainsi croire au téléspectateur qu’il s’agit du diagnostique du médecin. Sauf que le communiqué avait déjà été transmis à la presse écrite en l’état.

En définitive, les interrogations demeurent toujours sur l’origine de cette « fatigue sévère ». Les populations gabonaises ont besoin de l’avis des médecins de Riyad qui suivent le Président et non le point de vue personnel du Porte-parole de la Présidence. Tout en espérant que la « fatigue sévère » évoquée ne soit pas également une probabilité.

PC

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