"L’inégalité face à l’éducation est la première des injustices contre lesquelles il faut lutter" dixit Nancy Bounang

17 février 20200
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La problématique des inégalités reste toujours d’actualité au Gabon comme partout ailleurs.Dans nos villes,pire encore,dans les zones rurales,les écarts sont souvent plus criards.Nancy Bounang Bouami,ce jeune gabonais,d’une éducation chrétienne se bat pour redonner ,sinon,dessiner le sourire sur les visages de ces enfants démunis en zones rurales.Il fait de l’éducation ,de la santé et bien d’autres, ses chevaux de batailles.Il a accordé une interview à Gabonews.

Bonjour, vous êtes très actif sur votre page Facebook.On vous voit souvent dans des zones rurales et auprès des habitants,surtout des jeunes écoliers . Qui est Nancy Bounang ?

Permettez moi de vous remercier pour le choix porté sur ma modeste personne afin de vous parler de mon combat en faveur des enfants scolarisés dans nos villages. Nancy Bounang Bouami est un Chrétien, Catholique, membre de la Jeunesse Étudiante Chrétienne, Réseau des anciens Jecistes Africains, membre du Réseau Foi, Culture et Éducation-Afrique et Président de L’Association Lozo Avenir. J’ai fait mon parcours scolaire primaire au village N’zela, secondaire à Lastoursville et Universitaire à l’Université Omar Bongo(UOB).

D’où vous vient cet attachement à l’éducation des enfants des zones rurales ?

Cet attachement vient de mon éducation religieuse, fondée sur la quête permanente du bien de l’autre mais surtout ma nature. qui correspond à l’ubuntu : être heureux que parce que l’autre est heureux.

Comment faites-vous pour leur venir en aide ? Quel plaisir éprouvez -vous ? Ou vous répondrez tout simplement qu’il y a du plaisir à donner qu’à recevoir ?

Pour leur venir en aide, j’ai co-fondé d’abord une association, Lozo Avenir, une équipe de jeunes formidables qui me soutiennent et sont solidaires du concert d’action que je propose. Ensuite, je donne de mon temps après celui de mon boulot. Je collecte des dons auprès des personnes qui apprécient mon combat, d’ailleurs ils sont nombreux. Enfin, je cible des zones rurales où les enfants sont affaiblis par le manque.J’éprouve un bonheur débordant. Parfois je suis triste avec ces enfants dont le manque et la pauvreté limitent leur chance de réussir leurs études. Mais c’est surtout la joie de donner que je communique.

Quelles sont les difficultés que vous éprouvez ou rencontrez en le faisant ? Avez vous souvent le sentiment de les rendre heureux ?

Les difficultés sont légions. Je n’ai pas assez de moyens pour satisfaire un grand nombre. Ils ont besoin des manuels scolaires et des médicaments pour prétendre réussir, cela demande des moyens. En ce moment, il y a des enfants du village Evouta(dans la Ngounié à 115 Km de Fougamou) qui parcourent des kilomètres dans la forêt pour aller à l’école. Ils n’ont pas de chaussures adaptées et des imperméables pour affronter les intempéries et l’état de la route. Je souligne aussi les difficultés d’accès dans ces zones totalement oubliées. Vous avez des enfants scolarisés dans des villages comme Ashouka, Mvadi (10 heures par voie fluviale pour s’y rendre) ou Divindé, dont le déplacement vous expose au calvaire. Mais j’y irai, Dieu nous aidera.Oui, leur joie et satisfaction se lisent sur les visages lorsqu’ils reçoivent ces dons qui sont utiles pour leur avenir. Ils sont heureux

Qui de l’État ou des personnes de bonne foi auriez-vous souhaité vous venir en aide ?

Je ne sais pas si l’État s’intéresse à des personnes volontaires comme nous. Je n’ai rien à exiger à l’État. J’agis librement et j’espère que c’est une manière d’aider aussi l’État à défendre les droits de l’enfant. Quant aux personnes de bonne foi, j’avoue que je suis suivi et soutenu. Elles réagissent spontanément. Je profite pour les remercier car leur aide est incalculable.

Un message particulier ? Votre mot de fin

L’inégalité face à l’éducation est la première des injustices contre lesquelles il faut lutter. Les enfants scolarisés en zones rurales ont besoin du matériel scolaire pour avoir les mêmes chances de réussite que ceux de la ville. Ils ont besoin des manuels, des dictionnaires et des médicaments. Cela permettrait de réduire l’échec et d’éradiquer le décrochage scolaire. Pour ma part, avec mes amis de Lozo Avenir, nous allons continuer à mener ce combat. Je n’attends aucune récompense, de toute façon la récompense d’une action humanitaire, c’est la joie et la réussite de ces enfants.

Propos recueillis par Martial TSONGA MBICKA

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