PROSTITUTION AU GABON/Faut-il lui donner une place ou la laisser à sa place ?

27 septembre 20180
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Photo archives Carmesnews

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Le plus vieux métier du monde ne cesse d’accueillir et d’enregistrer des carriéristes au Gabon. De prostituée de rue à prostituée de luxe, des prix malingres aux prix les plus exorbitants, la prolifération de la prostitution au Gabon n’est plus à présenter. Elle résiste à tous les bourrasques des crises économiques et l’activité se porte comme un charme. Ce petit Etat laïc d’Afrique centrale n’a toujours pas statuer sur ce fait social.

La prostitution a le soutien de tous les sponsors : énigmatiquement ou allègrement, les artistes chantent ses louanges, les hommes d’affaires de par la mise de leurs sommes faramineuses participent à sa subsistance, sous le regard à la fois ébahi et complice de ceux qui décident, les politiques. Tout et tous semblent être pour elle, mais personne ne l’assume et aucune instance décisionnelle n’ose statuer sur ce phénomène banalisé.

A côté du Bord de mer, de Louis, de la Gare routière, de Nkembo et plusieurs autres quartiers, la prostitution s’exhibe désormais sur la toile sans aucune gêne à travers des appels de « recrutement de filles », ou d’offres de « placement de filles ». C’est la preuve qu’il existe toute une organisation derrière. Qui peut riposter ? L’espace internet est libre, ouvert et gratuit pour tous. De plus, l’industrie du sexe n’a pas et n’a jamais eu besoin de publicité pour s’étendre.

La télévision Gabon 24 qui a effectué une enquête sur la prostitution au Gabon en novembre 2017, révèle que sur un plan purement juridique, il n’existe aucune loi gabonaise pénalisant ou réglementant la prostitution. « Il existe des procès faits aux prostituées mais ils ne sont pas connus car durant ces derniers, il arrive que le procureur ait du mal à statuer sur la culpabilité des accusées, du fait d’un manque d’éléments constitutifs sur la question et préfère le mettre au compte d’outrages public à la pudeur ou atteinte aux bonnes mœurs ». avait expliqué maître Giselle Eyue Bekale, Maître du Conseil des membres des avocats.

Pays religieux, le Gabon ne se doit-il pas de mettre cette divagation des mœurs à la place qu’elle mérite, celle de la censure ? Ou encore lui donner définitivement une place pour qu’elle soit ce qu’elle est réellement de par sa définition dans le droit français : « une activité sexuelle régulièrement pratiquée par quelqu’un avec des personnes indéterminées moyennant une rémunération », en d’autres termes, une profession ? A moins que l’on ne s’attende à une insurrection de ces filles de joie réclamant un statut social qui leur aiderait à améliorer leurs conditions de travail ! Sans oublier de signaler que les femmes ne sont pas les seules pratiquantes ; des hommes hétérosexuels s’y adonnent aussi.

S.E.O

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