GABON / POLITIQUE : Covid-19 et dépénalisation de l’homosexualité - Réaction du RPM

4 juillet 20200
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COMMUNIQUE DE PRESSE DU RASSEMBLEMENT POUR LA PATRIE ET LA MODERNITE (RPM)

Le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) a pris note de l’allègement par le pouvoir, mercredi 1er juillet dernier, de certaines mesures prises dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, dans le but de concilier la riposte sanitaire avec les impératifs économiques et la paix sociale. Il observe toutefois, que le nombre de personnes contaminées ne cesse d’augmenter.

Dans ce contexte, Le RPM constate que la stratégie du pouvoir fondée sur le triptyque « dépister-isoler-traiter » a du mal à atteindre ses objectifs. En effet, le système retenu reposait sur un dépistage de masse avec l’implantation sur l’ensemble du territoire de 60 centres de dépistage. Force est de se rendre à l’évidence aujourd’hui qu’on est loin du compte. Par ailleurs, les délais d’attente des résultats demeurent excessivement longs et créent un état d’anxiété préjudiciable aux personnes fragiles.

En ce qui concerne l’isolement des personnes testées positives au coronavirus ou des cas contacts confirmés, le mode opératoire désormais applicable est devenu l’isolement à domicile. Ce qui en plus des problèmes de suivi, amène le RPM à demander ce que sont advenus les locaux réquisitionnés par l’Etat à grand frais, pour l’accueil des personnes à isoler.

S’agissant de la prise en charge des malades, le RPM note qu’au moment où l’assouplissement des mesures de riposte est acté, des plaintes de plus en plus nombreuses sur les conditions de prise en charge dans les structures sanitaires publiques sont enregistrées. Il exige par conséquent, plus de transparence sur la capacité litière réelle, notamment, à l’intérieur du pays, sur les améliorations annoncées des plateaux techniques et sur la disponibilité des médicaments et équipements de protection des professionnels de santé.

Par ailleurs, le RPM s’étonne que l’annonce de la reprise des activités dans le secteur du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration et du transport ne soit pas accompagnée d’un plan massif de soutien aux entreprises de ces secteurs confrontés à un arrêt brutal d’activités depuis 4 mois et qui vont connaitre d’énormes difficultés condamnant certaines d’entre elles à la faillite avec son cortège de chômeurs.

Dans un tout autre domaine, le RPM a suivi avec une très grande attention la vive controverse suscitée par le pouvoir, en retirant à la hussarde du Code Pénal, la pénalisation de l’homosexualité. Le RPM tient à dénoncer la couardise du pouvoir qui a cherché à esquiver, au moyen d’un retrait en catimini d’un alinéa du Code Pénal, un débat citoyen de grande ampleur sur un sujet de société particulièrement sensible. Par ailleurs, se fondant sur le préambule de ses statuts, il réaffirme son attachement aux valeurs culturelles et traditionnelles du peuple gabonais ainsi que son adhésion aux principes fondamentaux contenus dans la Constitution de la République Gabonaise qui considèrent la famille comme la cellule de base naturelle de la société et le mariage, union entre deux personnes de sexe différent, comme étant le support naturel. Dans ce contexte, il dénonce avec véhémence la légèreté du pouvoir qui vient perturber, sans la moindre explication, la quiétude de nos concitoyens, en soulevant dans un environnement marqué par une crise sanitaire et économique sans précédent, un sujet clivant qui dresse les Gabonais les uns contre les autres alors que l’heure est plutôt au rassemblement de toutes les énergies contre cet ennemi sournois et invisible qu’est le coronavirus.

Le RPM relève que la dépénalisation de l’homosexualité est une question de société qui heurte et divise une grande majorité des gabonais. Le but de la politique est de prendre des décisions en tenant compte des aspirations profondes des populations. Les choix que l’on opère doivent être expliqués. On ne prend pas des textes aussi lourds pour faire plaisir à certains lobbies. Notre réalité est différente, nos us et coutumes le sont également.

D’ailleurs ce n’est pas cela qui va soigner notre image dans la sous-région. Les homosexuels n’ont jamais été ostracisés dans notre société, personne n’a jamais été mis en prison pour ses tendances. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres citoyens gabonais injustement emprisonnés pour leurs opinions. Pourquoi alimenter un faux débat, par l’introduction de cet amendement ?
Notre pays devient la risée du monde. Nous devons amener les autres Etats et les partenaires aux développements à respecter nos positions et nos valeurs, et non obtempérer naïvement à leurs injonctions. Il y a des pays qui bénéficient de plus d’appuis que le Gabon à l’international et qui sont respectés en étant eux-mêmes.
Par ailleurs, le parlement est le lieu par excellence du débat. On ne mène pas des réformes de société, au nom d’une prétendue modernité, sans tenir compte des valeurs morales, traditionnelles et spirituelles de notre pays.
La dépénalisation de l’homosexualité n’ayant pas fait l’objet d’un large débat de société, le RPM ne serait pas surpris que le projet des tenants du pouvoir obéisse à un vaste programme qui ouvrirait les portes au mariage entre personnes de même sexe, dont la dépénalisation constituerait la première étape.
En conséquence, le RPM tient le pouvoir Bongo PDG pour responsable des risques de stigmatisation des personnes homosexuelles, de la perturbation de l’harmonie légendaire de la société gabonaise.

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