"Chronique d’une fin annoncée Ali Bongo Ondimba" par Benjamin Evine-Binet

4 septembre 20230
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Mercredi 30 Août 2023, 5h08 soit Une heure 38 mn après la publication des résultats, très attendus, des élections générales du 26 du même mois, l’épée de Damoclès tranche le règne des Bongo.

L’armée annonce avoir pris le pouvoir avec le corollaire des mesures conservatoires qui va avec. Le peuple jubile, la joie est unanime. Les militaires sont vus comme des héros par un peuple qui redoutait le pire d’un ’’déjà vu au Gabon’’ 2016 avec le massacre post-electoral de l’époque.

Ali Bongo et les siens viennent de payer le prix fort du mépris grossier de la frustration profonde et généralisée des gabonais 14 ans durant. La chute du fils Bongo Ondimba repose sur plusieurs éléments clés à savoir :

 le passage en force de 2016 face à Jean Ping, passage qui s’était soldé par des morts à Libreville et à Port-gentil ;
 les nombreuses promesses non tenues du Président de la République ;
 la dégradation du niveau de vie des Gabonais et des infrastructures de communication sur l’ensemble du territoire. Dans l’Ogooue-Lolo et le Haut-Ogooué l’interruption du train à fait tache d’huile ;
 le clientélisme, l’affairisme de l’entourage du Président, manifestement toléré par Ali Bongo ;
 les boulettes (Accrombessi, Alianga et autres nommés légion étrangère)
 la brouille avec Paris
 l’AVC de Ryadh
 les pitoyables sorties d’un Président mal en point physiquement, et son arrogance face à sa propre image de Chef d’État ;
 ses nombreuses confessions poste AVC qui n’ont pas manqué de faire pitié ;
 le vote forcé de la loi sur la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon ; et bien d’autres faits.

Ali Bongo Ondimba qui était pourtant parti du bon pied en 2009, laisse aux Gabonais, l’image d’un leader défaitiste. Un fils à papa qui avait autant la tchatche que le goût du luxe, la fête et le rêve.
’’Honte au fils qui ne fera pas plus que son père’’, a-t-on coutume de dire.
L’homme a foiré. Et c’est un fait, même si on aime à penser que que le règne d’Ali Bongo Ondimba a aussi été plombé de l’intérieur. L’homme était-il.

Trop ambitieux ? Mal accompagné ? Mal préparé ? Où simplement mal aimé des ancêtres du Gabon ? Autant de questionnements qui méritent éclairage.

Dans ce pays pays pourtant béni des dieux, le peuple pacifique et hospitalier aura rêvé de l’émergence à court terme, du logement et de l’emploi pour tous. Hélas, l’histoire ne s’écrira pas en rose sous Ali Bongo Ondimba.

Le roi est mort, que vive le roi !
Les militaires aiment à dire ’’c’est enfin nôtre essor vers la félicité ’’. Qui vivra verra.

Benjamin EVINE-BINET

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