La participation citoyenne au Gabon : Pour une gouvernance démocratique, facteur de bonne gouvernance

17 septembre 20180
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À l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Démocratie (15 septembre), nous voulons rappeler ici, un élément capital qui concourt à la construction d’une démocratie moderne de nos jours : la participation citoyenne.

Pour l’auteur américain J.V Cunningham, il s’agit d’un processus dans lequel les gens ordinaires d’une communauté exercent le pouvoir sur des décisions relatives aux affaires générales de leur communauté.

Dans le même sens, Hardina D. estime qu’elle renvoie à un processus d’implication des gens les plus démunis ou marginalisés dans les décisions qui concernent les services qu’ils reçoivent, que prennent ceux qui les représentent nommément le gouvernement et les organisations à but non lucratif »

Pour le sociologue Vadim Popowsky, la participation citoyenne est une opportunité pour les autorités d’une ville, d’une région ou d’un état d’impliquer ses acteurs, notamment les citoyens, dans la prise de décisions et plus généralement, dans leur gestion. Cette participation peut se mettre en place à différents moments, souligne t-il, l’idéal étant dès le départ d’un projet. Pour ce faire, plusieurs alternatives sont possibles, soit par l’information, la consultation, la collaboration, la cogestion ou tout à la fois.

Ce mode de gestion présente actuellement des enjeux multiples et variés. Sur le plan politique, elle renforce la confiance entre les gouvernants et les gouvernés et participe à l’exercice de la citoyenneté, entendu comme le fait pour tout citoyen de jouir de ses droits.

Du point de vue social, la participation citoyenne contribue à la cohésion sociale, à la culture du vivre ensemble, à la stabilité et la paix d’un pays comme le nôtre.
Sur le plan économique, elle représente un élément fondamental auprès des bailleurs financiers pour la mobilisation des fonds dans les projets de développement. Aussi, la participation citoyenne permet de rendre effectif le principe de redevabilité, facteur d’efficacité dans l’action publique.

Au regard de ce qui précède, la participation citoyenne constitue un mécanisme de gouvernance démocratique et surtout de bonne gouvernance.

Malgré ces nombreux avantages, elle reste malheureusement l’un des parents pauvre du système de gouvernance au Gabon. Les initiatives dans ce sens sont très rares, or, le développement de la démocratie participative se forge sur la crise de la démocratie représentative traditionnelle. Ceux qui nous représentent au parlement, au gouvernement et dans les municipalités ne portent pas toujours nos aspirations. Conséquences : crise de confiance entre les gouvernants et les gouvernés, détournement des fonds publics, malaise sociale, corruption etc.

Les grandes occasions manquées

En dehors des périodes électorales, on note à peine deux grands rendez-vous ou les gouvernants ont invité les citoyens à participer à la prise de décision : la conférence nationale de 1990 et le dialogue d’Angondje de 2016. En ce qui concerne le dialogue d’Angondje, les organisateurs ont d’ailleurs pris le soin de séparer la phase politique (plus décisionnelle) de la phase citoyenne (plus formelle) comme pour mettre en pratique l’idée selon laquelle les citoyens devraient tout simplement subir les décisions des politiques.

Les autorités ont manqué plusieurs occasions d’associer les citoyens dans la prise de décisions. Tel est le cas lors des différentes révisions constitutionnelles, lors du choix des projets relatifs aux fêtes tournantes et plus récemment, lors de la prise des mesures d’austérité qui continuent de faire couler beaucoup d’encre et de salive à Sougoudzap-ville, Konoville, Junkville, Franceville et Bongoville.

Les opportunités

En marge des occasions manquée, des opportunités existent aujourd’hui plus qu’hier. L’engagement du Chef de l’Etat dans un processus de mutations qui vise l’efficacité dans la gestion des affaires publiques, fondement de la bonne gouvernance, constitue l’une des plus grandes opportunités en faveur de la participation citoyenne aujourd’hui.
Aussi, dans le Plan Stratégique Gabon Emergent, déclinaison en Programmes et Actions de « L’avenir en confiance », le Chef de l’Etat réaffirme sa volonté d’améliorer la gouvernance local : « Le Gabon Emergent que je vous propose sera un pays bien gouverné, respectueux des droits de tous (…) » (page2).

• La volonté des autorités à « restaurer la confiance entre la Nation et sa classe politique, entre l’Administration et les administrés… »

Jerry BIBANG

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