"Lettre ouverte au Président de la Transition au sujet des doléances du peuple gabonais"

11 septembre 20240
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Monsieur Le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema

Lettre ouverte à Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition,
Le Gabon peut rayonner à l’international en concertant davantage ses citoyens, en les consultant directement et en les incluant dans les prise de décisions du gouvernement.

Monsieur le Président de la Transition,

Alors que s’ouvre la deuxième année de la transition de notre bien aimé pays et au vu des élections nationales qui approchent, j’attire votre attention sur les doléances du peuple gabonais.

En tant que défenseure des droits de l’Homme et des inégalités, je suis particulièrement attentive aux retours de bon nombre de citoyens qui continuent à décrier un manque de transparence et d’accès à l’information qui leur procurent le douloureux sentiment d’être bafoués ou de ne pas être suffisamment considérés et entendus.

Mon constat est basé sur les messages personnels que je reçois en permanence mais également sur les commentaires qui pullulent sur les groupes des différents réseaux sociaux tels que facebook, instagram et X majoritairement. À cela s’ajoute plusieurs articles de presse qui font état du mécontentement de certains et du désenchantement qui semble gagner du terrain parmi le peuple.

Cette missive n’a pas pour vocation d’alimenter une polémique mais plutôt de relayer et de mettre en lumière objectivement certaines carences qui gangrénent notre nation.
Suite aux conclusion du Dialogue nationale du 2 avril dernier plusieurs interrogations reviennent sans cesse. Pour n’en citer que quelques unes ;

Comment ont été désignées les 600 personnes qui ont participé à ce dialogue ? Sur quels critères ? Pourquoi certains participants affirment que les recommandations actées n’ont rien à voir avec celles qui ont été présentées initialement ? Pourquoi les conditions d’éligibilité aux élections présidentielles sont elles si strictes et voire certaines même à caractère discriminatoire comme le fait de devoir être obligatoirement marié(e) à un(e) gabonais(e) ? Pourquoi notre adhésion aux Commonwealth serait elle remise en cause ?

Sachant l’intérêt que vous portez au peuple gabonais et toutes les actions que vous avez déployées jusqu’à maintenant pour remettre le Gabon sur les rails et lui donner un nouveau souffle, voir notre nation autant divisée m’est insoutenable.

Ce n’est pas le moment pour nous de rétropédaler, nous devons continuer le combat. Vous avez déclaré vouloir rétablir un régime civil par le biais d’ élections libres, transparentes et crédibles, le pays s’est même engagé dans un processus de démocratisation qui doit mener vers une nouvelle ère politique.

C’est donc en ce sens que je vous prie instamment d’intervenir pour que le peuple obtienne les réponses qu’ils recherchent désespérément. Selon moi la mise en place d’une commission nationale du débat publique apparait comme une solution cruciale.

À l’instar de la France qui l’a mise en place depuis 1995, la commission permettra en premier lieu aux gabonais un accès exhaustif à l’information ensuite elle favorisera la mobilisation du peuple en lui donnant un rôle prépondérant dans la prise de décision ce qui s’inscrit complètement dans la dynamique de redonner le pouvoir aux civils. Et enfin elle vous dédouanera de tout blâme de la part de vos opposants et détracteurs.

En espérant que cette lettre saura vous convaincre de l’importance de la mise en place de cette commission, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la Transition, l’expression de mes sentiments déférents et dévoués.

Elizabeth TRAORE-ANDONY née NZOGHO
Chef d’entreprises et Présidente fondatrice de Les Amis de l’Afrique Centrale
Association (Loi 1901)

Fondée en 2008 à Londres.

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