"J’éprouve le sentiment d’avoir été hautement trahi" Mike Jocktane

28 février 20230
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Mike Jocktane, candidat à l’élection présidentielle de 2023, a fait une Déclaration ce mardi 28 février à Libreville. Déclaration dans laquelle, il estime que "la concertation politique qui vient de s’achever renforce l’idée qu’il existe, dans notre pays, un axe du mal".


Mes chers compatriotes
,

La concertation politique qui vient de s’achever renforce l’idée qu’il existe, dans notre pays, un axe du mal. En prenant connaissance des résolutions de cette concertation, au nom du peuple gabonais, j’éprouve le sentiment d’avoir été hautement trahi. Ceux qui prétendaient avoir comme seule motivation, la défense des intérêts supérieurs de la Nation, nous ont trompé.

Comme la majorité des Gabonais, préoccupés par la récurrence des soubresauts post- électoraux, J’avais cru juste, face à ma conscience, de fonder de réels espoirs dans l’issue de cette réunion, dans le seul but de protéger les gabonais avant toute chose.

Au vu du rapport final de ladite concertation politique, transmis au Chef de l’Etat, je dois à la vérité de dire, malheureusement, que je suis soulagé de n’avoir pas participé à cette mise en scène pitoyable.

Il est aujourd’hui clair, dans l’esprit des Gabonais, pour lesquelles nous fondons notre engagement politique, que les conclusions auxquelles sont parvenus les délégués majorité-opposition, ne font et ne feront en rien avancer le Gabon vers une démocratie véritable.

Le retour de l’élection présidentielle à un tour est simplement scandaleux et les arguments présentés pour y arriver sont comme une insulte à l’intelligence collective des gabonais et des gabonaises.

La nomination des sénateurs par le Chef de l’Etat, y compris ceux issus de l’opposition, est un recul démocratique. Comme souvent et trop souvent, la recherche des intérêts personnels a primé sur l’intérêt du Gabon. Cette modification des règles du jeu politique, ne manquera pas d’interpeller le peuple gabonais, qui nous regarde et qui en tiendra compte pour l’avenir.

Mes chers compatriotes,

L’histoire retiendra que j’ai été le premier en mai 2022, à interpeller tous les acteurs politiques gabonais sur la nécessité de discuter du processus électoral. A cette occasion, j’avais produit un document en 14 points, qui a servi à la réflexion de plusieurs et qui du reste est encore disponible. C’est dire combien je suis attaché au principe inaliénable du débat constructif entre gabonais, en dépit de nos divergences.

Sur les questions majeures, la limitation du mandat présidentiel est pourtant une demande constante du peuple gabonais, et cela depuis de nombreuses années. Cette consultation était l’occasion d’y accéder, alors que le Président Ali Bongo semblait d’accord pour dire que l’usure du pouvoir appelle à une réduction de la durée de tous les mandats politiques.

Deux mandats successifs suffisent pour impulser le puissant développement auquel nous aspirons tous. Et la longévité au pouvoir ne garantit rien. Nous en avons la preuve avec ce régime PDG dont le bilan, après toutes ces décennies, est plus que calamiteux.

Aussi, si les acteurs politiques commis à la tâche au cours de cette réunion, n’ont pu s’accorder sur ce point essentiel, le peuple gabonais prendra ses responsabilités pour limiter lui-même le mandat présidentiel, et je me tiens dès cet instant à ses côtés.

Aujourd’hui, nous savons ce qu’est la majorité au pouvoir, un groupe d’hommes et femmes sans état d’âme. Toutefois, nous devons être capables aussi, de définir ce qu’est l’opposition à l’heure actuelle. A l’issue de cette concertation, la ligne de démarcation entre la majorité et l’opposition n’est plus perceptible dans l’opinion publique. Nous devons chasser parmi nous les perfides trompeurs. J’insiste, nous devons extraire de nos rangs, tous ceux qui, drapés du noble costume de l’opposition, font en réalité, le jeu du pouvoir.

Enfin, je voudrais conclure en posant la question suivante aux artisans de cette concertation finalement manquée : Laquelle des résolutions annoncées, garantira des élections présidentielles aux lendemains apaisés ?

Mike JOCKTANE,
Candidat à l’élection présidentielle au Gabon.
Je vous remercie

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