La situation économique et sociale

C’est peu de dire que notre pays va mal et la crise sanitaire due au coronavirus est venue accentuer les difficultés d’un pays déjà miné par les contre-performances, notamment, économiques, résultant de la gestion calamiteuse de plus d’une décennie du magistère d’Ali Bongo à la tête du Gabon.

Les récentes données des instances internationales montrent bien la dégradation des principaux indicateurs tels que le taux de chômage, le climat des affaires, l’indice de développement humain, l’accroissement vertigineux de la dette qui atteint le chiffre record de l’ordre de 7000 milliards de francs CFA ainsi que l’ampleur à tous les niveaux de la corruption.

Malgré l’affirmation distillée ça et là, selon laquelle le Gabon serait le pays plus riche d’Afrique, force est de reconnaitre que cette prétendue richesse demeure illusoire et ne profite qu’à une minorité, tant le pays continue à faire face à un réseau routier en état de dégradation avancée, à un système sanitaire et scolaire déstructuré, à des coupures quasi quotidienne d’eau et d’électricité, à l’insalubrité en zone urbaine comme rurale, aux inondations dès les premières pluies pour ne citer que ces quelques exemples. Autant dire qu’au lieu de progresser, le Gabon a plutôt régressé dans tous les domaines au cours de cette dernière décennie et que le Gabonais a de plus en plus de mal à joindre les deux (2) bouts.

• La crise sanitaire

La crise sanitaire à coronavirus est présente dans notre pays depuis mars 2020 et ne semble pas s’estomper malgré les sommes importantes annoncées à la lutte contre cette pandémie et toutes les mesures mise en œuvre par les autorités dont le discours peine à convaincre les populations. Il est temps de changer de stratégie dans la gestion de cette crise qui donne lieu à tous les trafics et à la naissance d’un véritable corona business.

• La rentrée scolaire

La rentrée scolaire s’est effectuée il y a quelques semaines coïncidant avec un mouvement de grève des enseignants qui revendiquent depuis de nombreuses années, une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Pour toute réponse le Gouvernement leur oppose, sans cesse, des méthodes dilatoires sans compter l’intimidation.

Contrairement à la propagande menée par les thuriféraires du régime, les salles de classe demeurent surchargées en raison d’effectifs pléthoriques, la plupart des bâtiments se trouve dans un état piteux, exposant enseignants et apprenants à de multiples dangers, les outils pédagogiques sont quasi inexistants et il n’est pas exagéré de considérer que le pouvoir ne se soucie guère du bien-être et de l’éducation de la jeunesse appelée à prendre la relève des générations actuelles. Il en résulte une perte de confiance envers le système scolaire public dont la dégradation n’offre plus à tous les mêmes chances de réussite.

En définitive, il ressort que l’Etat est totalement démissionnaire dans tous les domaines tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays où certaines localités sont complètement abandonnées à elles-mêmes.

ABC par MTM