"Le Général Oligui Nguema et ses frères d’armes ont décidé...,de redonner aux Gabonais, leur dignité...’

13 août 20240
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Il vit depuis quelques années loin de sa terre natale, le Gabon. Il salue "Le coup de liberté" qui a eu lieu le 30 aout 2023, qui pour lui est salvateur pour le peuple gabonais. Lui, c’est Samuel Nganga. Il est le président de l’Association Au- Delà de Nous (ADN). Dans cette interviewé, il nous livre son appréciation des actions posées par le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema et le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).

Bonjour Monsieur Samuel Nganga. Vous êtes le président de l’Association Au- Delà de Nous (ADN). Comment se porte-t-elle ? Parlez-nous-en.

Bonjour Monsieur, et à travers vous, je salue tous vos lecteurs. Je veux d’abord vous remercier pour l’opportunité que vous nous offrez de nous exprimer dans votre média.

A la suite de la violente crise post-électorale de 2016 qui a fracturé le pays, détruit des familles et brisé des amitiés, nous avons estimé qu’il était urgent de recréer du lien social entre nous et même au-delà de nous, si je puis dire. C’est ainsi qu’en 2017, la plateforme « Au-delà De Nous » (ADN) a été créée dans le but de réunir les hommes et les femmes de tous les horizons sociaux, ethniques, politiques et religieux de notre pays autour d’un idéal commun : favoriser un meilleur vivre ensemble à travers le développement de notre cher pays.

Il est vrai, en toute sincérité, que ce n’était pas une idée facile à partager dans un climat de tension extrême, une atmosphère politique encore bouillonnante et des rancoeurs toujours vivaces. Toutefois, un nombre croissant de compatriotes nous a progressivement rejoints et nous avons pu lancer, avec beaucoup de bonheur, les activités de notre plateforme à travers une journée de réflexion sur l’éducation au Gabon qui a réuni un panel d’acteurs de choix.

Aujourd’hui, 7 ans plus tard, je suis appréciatif du chemin parcouru. Nos idées sont de plus en plus partagées et même appréciées, notamment par les autorités de la Transition. J’en veux pour preuve, deux idées que nous avons soumises dès 2017 aux autorités d’alors et qui ont été retenues dans le cadre du Dialogue national inclusif et par le Président de la Transition : l’introduction de l’enseignement de nos langues gabonaises dans le système éducatif ainsi que la mise en place d’un Commissariat à la Planification pour mieux répondre aux défis futurs de notre pays.

Vous vivez loin de votre terre natale, votre pays, le Gabon. Quel regard portez- vous sur le contexte social, économique et politique du pays ?

Le 30 août 2023, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et ses frères d’armes ont décidé, à la surprise générale, de redonner aux Gabonais leur dignité à travers la restauration de nos institutions sérieusement mises à mal par la gouvernance déchue. Nous saluons bien évidemment cet acte héroïque qui a mis fin à un régime vieux de 56 ans.

Notre deuxième point est de constater avec franchise que des actions concrètes et salutaires sont posées depuis la mise en place de la Transition : bitumage des routes, ouverture de plusieurs postes budgétaires dans la fonction publique accompagnée d’une régularisation massive des situations gelées, remboursement de la dette, des mesures de soutien aux entrepreneurs gabonais et bien d’autres actions que nous ferons l’économie de mentionner ici. Tout ceci participe au bien-être du peuple gabonais et nous ne pouvons que le soutenir.

Toutefois, il faut faire preuve de pédagogie en rappelant à nos compatriotes que l’amélioration des conditions de vie est un long processus qui va certes mobiliser d’importants investissements de l’Etat, mais aussi, requérir un changement profond de notre mode de pensée. Le chemin est long, mais il en vaut la peine. Les fruits et les retombées ne manqueront pas d’arriver dans quelques années si nous maintenons cette trajectoire et que des ajustements sont progressivement apportés.

Sur le plan politique, je constate une certaine effervescence ces dernières semaines en raison du futur référendum sur la Constitution. Je suis heureux d’avoir pu apporter ma contribution au Dialogue national inclusif à travers plusieurs propositions qui ont été retenues. Mais au-delà, c’est le lieu de rappeler à tous, aux hommes et femmes politiques, à tous les acteurs ainsi qu’à nos compatriotes que nous devons plus que jamais penser « Gabon d’abord » et sortir des postures nombrilistes, égoïstes, sectaires et tribales qui ont conduit les militaires à prendre leurs responsabilités le 30 août dernier. Nous avons, au sein de la classe politique et dans la société civile, des hommes et des femmes de talent. Je m’efforce donc à croire qu’ils sauront se hisser à la hauteur des enjeux, pour doter le pays d’une Constitution solide et rassembleuse.

S’il vous était donné la possibilité d’orienter les gouvernants actuels, quelles seraient pour vous les priorités ?

Je pense que le défi actuel des autorités est de faire comprendre aux populations la trajectoire de leurs actions. Un accent important doit être mis en ce sens sur la communication gouvernementale et présidentielle. Une parole rare ou confuse fait le lit des rumeurs en tous genres et de la confusion.

Par ailleurs, pour soutenir les efforts du gouvernement dans sa lutte contre la cherté de la vie, je propose la création d’une Agence nationale de la protection du consommateur. Cette agence sera la vigie du gouvernement auprès des opérateurs économiques et aura pour rôle de susciter, au niveau local, la création d’associations de consommateurs. Ce qui conduira à avoir des informations en temps réel sur l’application des directives gouvernementales en matière de réduction du coût de la vie. On pourrait penser à un mécanisme de financement de ces associations qui s’appuiera sur les revenus tirés des amendes payées par les opérateurs économiques ne respectant pas la loi.

Monsieur Nganga, peut-être un dernier mot ?

Je veux une fois de plus vous remercier pour l’opportunité que vous nous offrez de nous exprimer dans ce moment particulier que vit notre pays le Gabon. L’ensemble des composantes de notre peuple doit mesurer la portée historique du virage que nous avons emprunté. Nous devons tous être des acteurs et non des spectateurs. La jeunesse doit prendre toute sa place dans les échéances à venir. Les défis sont immenses, les enjeux sont cruciaux mais je veux croire que nous penserons tous « Gabon d’abord ». Je finis en disant que notre véritable ADN à tous, c’est notre amour incommensurable pour notre pays que nous avons le devoir de conduire vers la félicité.

Propos recueillis par Martial TSONGA

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