CICIBA/LBV : Un quartier et ses conditions de vie au quotidien

3 juillet 20180
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Le site qui devrait abriter le Centre international des civilisations bantu (CICIBA) est devenu une zone d’habitation. Comme quoi, la nature a horreur du vide. Situé dans le Premier arrondissement de la capitale gabonaise, Libreville, le quartier ou cité, désormais appelé CICIBA, est un endroit peuplé par des Gabonais et leurs frères étrangers. Faute de moyens, ils ont décidé d’occuper les lieux pour éviter la nature d’être dans l’horreur.

Près de 200 familles pour cinq dans chaque ménage, soit 1000 individus. C’est le nombre d’habitants qui peuplent le CICIBA. Cette « nouvelle cité » aux dires de ceux qui vivent, souffrent d’énormes manquements. L’eau, source de vie, manque cruellement. C’est dans un puits de fortune que les habitants s’approvisionnent, avec tous les risques de maladies encourues. C’est avec cette même eau, que les familles font la cuisine, la vaisselle, la lessive et se lavent. Avec les eaux usées qui ruissèlent, les familles sont exposées aux risques de toute nature, comme le paludisme, problèmes respiratoires...

Au CICIBA, l’électricité comme l’eau, est une denrée rare. Il faut se battre pour en avoir. Tout est dur ici, indique Maman ML, fatiguée de louer. En rentrant dans la pièce qui fait office de logement pour elle, c’est la chaleur et la pénombre qui vous accueillent. La faible intensité de l’électricité ne permet pas d’éclairer la chambre. « On vit mal. Nous avons tous les problèmes du monde. Le manque d’eau, le courant, le banditisme, les moustiques …c’est autant de difficultés que nous rencontrons au quotidien. Il faut que la politique des logements sociaux se poursuive. Il faut que les gouvernants pensent aux populations que nous sommes. Je suis retraitée et souffrante. Je vis et dors dans des conditions difficiles. Ma pension de retraite ne me permet pas de louer et de m’occuper convenablement de ma santé  », exprime -t-elle, les larmes aux yeux.

«  L’insécurité a été plus ou moins maitrisée ». Ce sont là, les propos de Jean-Lucien Nzamanou, qui est le président de l’Association des habitants du CICIBA. Une organisation a été bien menée pour faire face à ce phénomène de braquage, nous explique-t-il. « Nous nous organisons de telle sorte que nous même, sommes les agents de sécurité de notre cité. La solidarité y est. Ceux qui braquent, ne sont pas généralement les habitants des lieux. Ce sont ceux qui viennent d’ailleurs. Et cela, salit la renommée de notre quartier. Nous vivons paisiblement ici. Sauf que nous sommes dans le besoin de l’eau potable pour éviter de tomber malade. A l’heure où tout ou presque coûte Cher, il faut éviter de tomber malade ».

Alain Kassa et Emmanuel Ayo-Ayo, tous membres de ladite association, ont eux aussi, évoqué d’autres problèmes, comme le chômage, d’apatride… « La plupart des enfants qui naissent ici, manquent d’actes de naissance. C’est la raison pour laquelle, certains d’entre eux n’arrivent pas à s’enrôler à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale(CNAMGS) et surtout à passer le Certificat d’Etudes Primaires(CEP) qui donne droit au passage en 6è. Nous avons besoin que les autorités judiciaires ou municipales viennent en aide à nos enfants qui sont considérés comme des apatrides. Nous avons aussi besoin qu’une école, un dispensaire et un collège soient construits pour éviter à nos enfants de parcourir de longues distances » s’exclament-ils.

Au CICIBA, il n’y a pas pas seulement que les problèmes de manque. Il y a aussi du génie créateur. Les enfants sont heureux. Ils jouent paisiblement avec le peu qu’ils ont. Ils prouvent en évidence que : « Qui se contente du peu, ne manque de rien  ». Leurs jouets fabriqués à l’aide de boites de sardines et des bouteilles d’huile, leur permettent de se divertir tout aisément. Ils vivent heureux. Car comme dirait Blaise Pascal : « Sans divertissement, il n’y a point de joie, avec divertissement ; point de tristesse  » .

Pour rappel,le Centre international des civilisations bantu (CICIBA), créé le 8 janvier 1983, est basé à Libreville au Gabon1. Ses onze états membres fondateurs sont l’Angola, le Cameroun, la Centrafrique, les Comores, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et la Zambie.

GABONEWS

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