"Le milieu carcéral de Libreville sous perfusion et crie au secours"

21 août 20240
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Une fois de plus, la problématique des conditions de vie des détenus en milieu carcéral est remise au goût du jour. En effet, le témoignage d’un ancien agent de force de police et ancien prisonnier, dénommé "Tankes" sur Média Africa News, expose un récit bouleversant qui dénonce des conditions "inhumaines" dans lesquelles vivent les détenus de la prison centrale de Libreville, capitale gabonaise.

C’est un témoignage effroyable qui dépeint les atrocités vécues par les populations du milieu carcéral de Libreville. Des prisonniers qui, aux dires d’un ancien pensionnaire, sont nourris avec une aile de poule crue et du pain sec. Des prisonniers dormant sur des nattes, au sol ou obligés de rester débout faute de moyens pour occuper une place. Un récit emprunt de plusieurs expressions choquantes tels que "kemeka", "konkonvi", "poux de linge", "marmite général" ou encore "pédérastie" et "sodomisation", à en croire qu’il ne s’agit plus d’une prison, mais plutôt d’une jungle où les plus forts écrasent les plus faibles.

La surpopulation des prisonniers décriée depuis plusieurs années, serait à l’origine des conditions inhumaines favorisées par le manque d’espace, d’hygiène et de soins de santé adéquates. De plus, elle a augmente les risques de violence, de tensions et de troubles au sein de la prison centrale de la capitale gabonaise, compliquant ainsi, la gestion et la supervision des détenus et dont les conséquences sont la diminution de la sécurité et du contrôle de l’établissement pénitentiaire.

Toutefois, il est important de rappeler que le Président de la transition, chef de l’Etat, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, avait, lors de son adresse à la nation, 31 décembre 2023, pris la décision de libérer près de 1000 détenus. Une décision rendue effective en début du mois d’avril 2024, mais qui a suscité l’indignation du plus grand nombre, eu égard des événements qui ont suivi, notamment, la récidive de certains prisonniers qui ont bénéficié de cette liberté.

Il plus que primordial pour les nouvelles autorités de se pencher sur ce problème, afin de mettre en place, mesures pérennes. Envisager des alternatives à l’incarcération des délits mineurs dans le but de réduire le quotas des détenus, examiner le cas des détenus en attente de jugement pour accélérer les procédures judiciaires pour réduire les prisonniers en situation de détention préventive et à long terme, concevoir des programmes d’aide à la réinsertion sociale des prisonniers, aussi, construire de nouvelles infrastructures carcérales. Gardons à l’esprit que "tout n’est pas politique, mais que la politique s’intéresse à tout".

Lycia M

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